vendredi, septembre 20FRANCE

Vladimir Poutine distribue menaces, milliards et promesses avant la présidentielle en Russie

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Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, à Moscou, Russie, le 29 février 2024.

Avant le début du discours du président, la télévision russe prévenait : « Les adresses annuelles à la nation de Vladimir Poutine ne fixent pas seulement un horizon pour l’avenir, elles ont souvent un caractère prophétique. » Difficile, à l’issue de l’exercice, et à deux semaines d’une élection qui doit le porter au pouvoir jusqu’en 2030, de savoir, néanmoins, quel horizon le chef de l’Etat russe fixe à son pays.

M. Poutine s’est aventuré, jeudi 29 février, devant l’élite politique, militaire, économique et religieuse réunie à Moscou, sur des terrains jusque-là inexplorés, allant jusqu’à évoquer la remise en état des sentiers pédestres dans les parcs nationaux, la modernisation des bureaux de poste dans les villages ou la rénovation des voies sur berge dans les villes russes.

De ces longs développements, assortis d’innombrables promesses chiffrées, il ressort peut-être un message, à l’adresse des électeurs appelés à voter du 15 au 17 mars : la guerre ne doit pas empiéter sur leur quotidien, ni entraver le développement de la Russie. Dans six ans, s’ils continuent de faire confiance à celui qui est au pouvoir depuis un quart de siècle, leur pays sera « un leader mondial » dans à peu près tous les domaines. La thématique de la guerre a, de fait, été expédiée d’une manière inhabituellement rapide, et principalement à l’adresse des Occidentaux, rendus une fois de plus responsables du déclenchement des hostilités, par « russophobie » et « volonté d’asservir la Russie ».

Vladimir Poutine a alterné les messages à tonalité rassurante – sa disposition à « dialoguer avec les Etats-Unis », l’absence de plans hostiles vis-à-vis de l’Europe, ou de projets visant à déployer des armes nucléaires dans l’espace… – et ceux plus menaçants, notamment en réponse aux déclarations d’Emmanuel Macron sur l’éventuel déploiement de troupes de l’OTAN en Ukraine.

« Les conséquences de telles interventions seraient tragiques, a prévenu le chef du Kremlin. [Les dirigeants occidentaux] doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leurs territoires. Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation. »

La démographie, une priorité

Le président s’est aussi félicité de la modernisation de la force nucléaire et des succès de son armée en Ukraine, ainsi que du soutien de « l’absolue majorité du peuple russe ». Mais à ce peuple, il n’a fixé aucune perspective, qu’il s’agisse des contours de la victoire annoncée, d’une éventuelle issue négociée ou du retour dans leurs foyers des civils mobilisés en septembre 2022.

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