
L’Iran « veut montrer qu’il adopte une politique intelligente et équilibrée » dans ses relations avec l’Europe, assure un diplomate iranien au « Monde »
Le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, s’est rendu ce matin à Genève « à la tête d’une délégation pour rencontrer ses homologues de trois pays européens – Royaume-Uni, France et Allemagne [les E3, dans le jargon diplomatique] », a déclaré au Monde un diplomate iranien établi en Europe, souhaitant rester anonyme
« Les discussions porteront sur les questions nucléaires, dans la continuité des négociations de 2003 à l’initiative des E3, ainsi que sur l’analyse de la situation régionale après l’agression israélienne [en Iran] du vendredi 13 juin », poursuit la même source.
L’initiative des E3 fait référence à la visite à Téhéran, le 17 octobre 2003, des ministres des affaires étrangères allemand, français et britannique de l’époque, ayant ouvert la voie de la négociation. Cela a permis des progrès spectaculaires : l’Iran, qui niait farouchement jusque-là tout projet militaire, a accepté des inspections renforcées et livré à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) un grand nombre d’informations sur ses recherches. En échange, Téhéran s’était vu promettre une aide technologique dès lors que la confiance serait rétablie, et la garantie que le dossier iranien serait renvoyé devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
« L’Iran, en dépit du mécontentement des Etats-Unis [au sujet de la rencontre à Genève entre Téhéran et les E3], veut montrer qu’il adopte une politique intelligente, équilibrée et pragmatique dans ses relations avec l’Europe », conclut le diplomate iranien.