« Une fracture silencieuse pousse hommes et femmes à se voir comme des ennemis potentiels »

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Vincent Cocquebert, à Paris, en septembre 2025.

Après avoir décortiqué le repli sur soi dans La Civilisation du cocon (Arkhê, 2021), puis l’hyperindividualisme avec Uniques au monde (Arkhê, 2023), Vincent Cocquebert file sa réflexion sur le rejet de l’autre à travers La Guerre de sexcession (Arkhê, 160 pages, 17 euros). Le journaliste y dépeint l’érosion du rapport hommes-femmes à la manière d’une bombe à retardement. De celles capables de torpiller « toute idée de projet partagé ».

La guerre des sexes est-elle déclenchée ?

Méfions-nous de cette formule à l’emporte-pièce, qui ne renvoie à aucune réalité sociologique précise. Ce qui est observable, c’est une désynchronisation progressive des affects, et des représentations, entre hommes et femmes. Ce phénomène, que j’ai appelé « sexcession », prend la forme d’un éloignement progressif entre ces populations. Côté démographique, la natalité chute alors que le célibat grimpe. Et ce statut ne manque pas d’être célébré comme une libération restauratrice, lorsqu’il est choisi. D’autre part, la sexualité est devenue un terrain de méfiance et de désenchantement. Les nouvelles générations font moins l’amour, s’identifient à l’asexualité ou adoptent le lesbianisme politique.

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