
La France connaît une hausse des maladies neurodégénératives, une crise historique de la natalité et une progression inquiétante des troubles endocriniens tels que l’obésité infantile et l’infertilité masculine. Dans ce contexte sanitaire préoccupant, l’hexane, solvant pétrochimique omniprésent dans notre alimentation, apparaît comme un des suspects qu’il est urgent de contrôler.
Neurotoxique avéré, il est toxique pour le système reproducteur chez l’homme et la femme, et, perturbateur endocrinien, l’hexane fait depuis dix ans l’objet d’alertes de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Il reste pourtant massivement utilisé par l’industrie agroalimentaire, essentiellement pour l’extraction d’huiles végétales – des graines de soja, de tournesol, de colza – et la production de tourteaux à destination des animaux d’élevage.
Dès 2014, l’Anses rappelait que l’hexane provoque des atteintes irréversibles du système nerveux périphérique. L’INRS confirme qu’une exposition chronique entraîne des polynévrites périphériques pouvant évoluer vers des paralysies. Le 30 septembre 2024, l’Agence européenne des produits chimiques a reclassé l’hexane en « neurotoxique avéré ».
Lien avec la maladie de Parkinson
Des études récentes suggèrent même un lien avec la maladie de Parkinson, qui touche déjà près de 300 000 personnes en France, avec 26 000 nouveaux cas par an et dont le nombre pourrait doubler d’ici à 2050, d’après la stratégie nationale des maladies neurodégénératives présentée il y a quelques semaines.
L’hexane est aussi suspecté d’affecter la fertilité, notamment par l’atteinte à la spermatogenèse chez l’homme et aux ovocytes chez la femme, et d’être nocif pour le développement embryonnaire durant lequel est construit le système nerveux. L’Anses recommande aux femmes enceintes d’éviter les produits qui en contiennent. Ces alertes interviennent dans un contexte où 3,3 millions de personnes sont déjà concernées par l’infertilité en France, soit plus d’un couple sur six, d’après le rapport sur les causes d’infertilité du professeur Samir Hamamah publié en 2022.
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