La vente sur offres organisée par la maison parisienne La Postale philatélie disperse 4 567 lots, essentiellement de France et de ses ex-colonies.
Au-delà des « classiques » que l’on retrouve sans trop de surprises – comme ces dix-sept 1 franc vermillon, neufs, oblitérés, sur lettres, de 1849, à des prix de départ compris entre 3 000 euros et 18 000 euros, selon l’état –, les amateurs n’hésiteront pas à s’éloigner des sentiers battus pour chercher l’oiseau rare.
Deux moitiés diagonales collées du 1 franc carmin et du 1 franc vermillon sur fragment de circulaire de retrait du 1 franc vermillon (1849), avec annotations du receveur « Lettre du 1er décembre 1849, il n’y a pas lieu de renvoyer l’approvisionnement des timbres à 1 franc adressés au bureau d’Evreux », signature du directeur, et le cachet à date d’Evreux du 3 décembre 1849, sont au prix de départ de 12 500 euros.
Guerre franco-prussienne de 1870-1871, comptez 12 500 euros pour une correspondance du 27 novembre 1870 d’Alfred Roseleur, qui adressait des lettres à son épouse, demeurée à Aubusson, à l’aide de petits ballons de sa confection lancés de son balcon au 23, rue des Gravilliers, à Paris assiégée.
Les amateurs d’autographes trouveront sur des épreuves d’artistes les signatures d’Abel Mignon, de Pierre Gandon, Claude Jumelet, Raoul Serres, Yves Beaujard.
Au rayon des timbres non émis, les « Marianne » de Piel, de Hourriez, concurrencent les arènes de Nîmes ou un timbre pour la caisse d’amortissement dit « au panier de fruits ».
De nombreux timbres en feuilles proposent de beaux prix de départ, jusqu’à 28 000 euros pour une feuille de 25 exemplaires du 2 francs violet et jaune au type « Merson » (pour une cote « catalogue » de 160 000 euros)…
Parmi quelques prix remarquables, un préoblitéré au type « Paix et commerce », 50 centimes roses, surcharge horizontale sur quatre lignes « PARIS/IMPR/2/MARS » de 1893, pointe à 28 000 euros.
Une paire du 10 francs surchargé sur 90 centimes rouge « Marcelin Berthelot », surcharge renversée et normale tenant à espacée (timbre destiné au courrier transporté à bord du paquebot Ile-de-France en 1928) démarre à 68 000 euros, « probablement le plus bel exemplaire des cinq pièces connues », précise le vendeur.
Enfin, une série complète de la « Marianne » de Dulac, non dentelée, neuve, des vingt couleurs différentes avec cartouche sans la valeur faciale, « seule série complète connue à ce jour », est à 25 000 euros.
Au sein d’une belle rubrique Togo, un bloc de 35 exemplaires du 25 pfennig rouge et noir sur jaune (« TOGO/Anglo-French/Occupation »), avec une variété de surcharge sur l’un des timbres, « TOG » au lieu de « TOGO », démarre à 14 000 euros, pour une cote de 57 640 euros (« six exemplaires de cette variété » connus, selon le vendeur).
Un bloc de 25 du 5 pfennig vert avec une variété « TOGU » au lieu de « TOGO » est à 5 800 euros.
Pour Saint-Pierre-et-Miquelon, une lettre recommandée du 2 avril 1943 de Langlade pour les Etats-Unis, revêtue de quatre timbres avec variété de surcharge renversée « FRANCE LIBRE/FNFL », avec censure et cachets d’arrivée du 10 et du 12 avril, est mise à prix à 3 300 euros.
La Nouvelle-Calédonie offre, à 4 500 euros, une feuille de 50 exemplaires du 10 centimes gris-noir « Triquérat », dont « 8 exemplaires avec petits défauts »…
La défaite de Sedan, chez Behr
Pour ce qui est de la vente Behr – plus de 3 000 lots – clôturée le 10 juillet, un bloc de quatre du 1 franc carmin, neuf, coin de feuille, démarre à 110 000 euros.
Une lettre revêtue d’une paire tête-bêche du 1 franc carmin foncé plus un 40 centimes orange, oblitération « gros points », frappée du cachet à date de Paris du 16 mai 1853, à destination de New York (arrivée le 29 mai), taxe « 42 » à l’arrivée, s’affiche à 140 000 euros.
Un bloc de quatre, neuf, bord de feuille, du 1 centime noir sur bleu de Prusse au type « Groupe allégorique » (« Sage ») est affiché à 110 000 euros. On trouve des ballons montés de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 jusqu’à 45 000 euros.
Pour les « curiosités », commençons avec lettre manuscrite de prisonnier suite à la défaite de Sedan, du 5 septembre 1870, relatant son statut de prisonnier, dans son enveloppe frappée du cachet « PP » (port payé) noir et du cachet à date de Sedan, du 7 septembre 1870, à destination de Vitrolles (arrivée le 10 novembre 1870). Prix de départ : 1 200 euros.
Pour une lettre partie du bureau de poste français de Shanghaï le 1er novembre 1871, à destination de Charles Lévêque [(1818-1900), de l’Institut], à Montauban, « aux bons soins de M. G. Vapereau [(1819-1906)] préfet du Tarn-et-Garonne », au verso quelques cachets dont Bordeaux, du 15 décembre, compter 2 800 euros.
France, moderne, une « épreuve » de 25 exemplaires 45 centimes au type « Merson » sur bristol, « seule pièce vue à ce jour », est à 12 000 euros.
Curiosité toujours, une vignette non postale « 1er Congrès, 5 avril 1914/Société des amis de timbres commémoratifs/Paris, 11, rue Drouot », est à 400 euros.
« Marianne » de Dulac, une série de 20 timbres collés sur un feuillet du « Comité français de la libération nationale » provenant des archives de Thomas de la Rue & Cie Limited du 4 septembre 1944, démarre à 6 000 euros.
Pour les Fidji, un bloc de quatre « Times Express » (1 penny x 2, 3 pence et 9 pence) de 1870-1871, est mis à prix à 100 000 euros.
En fin de vente, plus d’une centaine de plis transportés par Zeppelin – dont des vols vers le pôle Nord du LZ-127, des traversées de l’Atlantique sud, ou des vols du Hindenburg – proposent des prix allant de 30 à 3 500 euros, ce dernier revenant à un courrier du LZ-127, « première traversée de l’Atlantique sud de 1933. Rarissime “Lettre océan” du Graf Zeppelin lors du vol du retour. Cachet de bord du 17.05.33. A l’intérieur, courrier montrant qu’il s’agit d’une radio d’un passager du navire Monteolivia, de Hambourg, relayée par le Zeppelin. Pli similaire vendu 10 000 euros dans une vente en Allemagne en 2018 ».
Quelques résultats enfin, de la vente Roumet du 3 juin.
Le 1 franc vermillon vif neuf, au prix de départ de 70 000 euros, a finalement atteint 76 111 euros.
Un 20 centimes bleu au type « Sage », non émis, proposé à partir de 30 000 euros, est adjugé à 35 188 euros.
Le premier timbre-télégraphe (1866) de Russie part à 5 775 euros (départ à 5 000 euros).
A noter que les invendus restent disponibles à leurs prix de départ…
La Postale philatélie, 55, passage des Panoramas, 75002 Paris. Tél. : 01-40-26-63-03. Courriel : venteaprixnets@lapostale.fr. Vente clôturée le mardi 1er juillet.
Behr, 18 rue Drouot, 75009 Paris. Tél. 01-40-22-00-42. Courriel : behr@behr.fr. Vente clôturée le jeudi 10 juillet.
