Tidö 2.0, le « mariage d’amour » entre la droite libérale et l’extrême droite

| 2 512


PM Nilsson, à Stockholm (Suède), le 4 décembre 2023.

Avec ses façades blanches austères et son toit de tôle peint en noir, le château de Tidö, situé près de Västeras, à 120 kilomètres à l’ouest de Stockholm, n’était pas destiné à la postérité. L’accord, signé entre ses murs le 14 octobre 2022, l’a fait sortir de l’anonymat, associant son nom à un moment de rupture majeur dans la vie politique suédoise. Ce jour-là, le parti conservateur, les Libéraux et les Chrétiens-démocrates ont officialisé leur alliance avec les Démocrates de Suède (SD), parti d’extrême droite d’origine néonazie.

Aux législatives du 11 septembre 2022, les trois formations n’avaient remporté que 29 % des voix. Elles avaient besoin des SD (20,5 %) pour gouverner. L’accord de Tidö a été présenté comme un compromis. Les conservateurs, les Chrétiens-démocrates et les Libéraux se sont réjouis de pouvoir mener une politique de droite libérale conservatrice, sans que l’extrême droite n’entre officiellement au gouvernement. En réalité, l’accord faisait la part belle au programme des SD, qui ont nommé des représentants dans quasiment tous les ministères.

Pendant trois ans, le premier ministre conservateur Ulf Kristersson a excusé tous leurs dérapages, reprenant sans gêne les éléments de langage des SD. A un an des prochaines législatives, il est temps de passer à la vitesse supérieure : le « mariage de raison » que constituait l’accord de Tidö doit être transformé en mariage « d’amour », plaident les représentants de deux think tanks, dans un manifeste baptisé « Tidö 2.0 », présenté le 23 septembre et déjà comparé par ses détracteurs au Project 2025 de la très conservatrice Heritage Foundation, aux Etats-Unis.

Il vous reste 78.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link