
Pour l’Iran, le dépôt d’une plainte par la France devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour la détention de deux ressortissants français est « une forme d’instrumentalisation d’une institution juridique et judiciaire », a déclaré, lundi 26 mai, Esmaïl Baghaï, porte-parole de la diplomatie iranienne. L’Iran « se défendra », a-t-il ajouté, qualifiant cette démarche d’« inutile ».
Au moment du dépôt de la plainte, le 16 mai, Diégo Colas, directeur des affaires juridiques du ministère des affaires étrangères, avait déclaré que la France entendait « répondre par le droit » à « la diplomatie des otages » iranienne. « Nous estimons que, dans le cadre de sa politique d’otages, l’Iran a commis des manquements graves et répétés à la convention de Vienne sur les relations consulaires », a déclaré Diégo Colas.
Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que les autorités françaises qualifient d’« otages d’Etat », ont été arrêtés en mai 2022 pour « espionnage » et sont emprisonnés depuis à la prison d’Evin de Téhéran. Le 7 mai, marquant la troisième année de leur détention, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait rappelé que, du point de vue de la France, « ils ont été arrêtés sans fondement ».
Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré en mars. Une vingtaine d’Occidentaux sont détenus en Iran, le pays étant accusé par les chancelleries européennes et des organisations non gouvernementales de pratiquer une « diplomatie des otages »