stocks d’uranium enrichi, sites cachés, risques radioactifs… Quelles menaces demeurent ?

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Le président américain affirme que « les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été complètement et totalement détruites » et le programme nucléaire iranien, retardé de plusieurs « décennies ». Pourtant Téhéran pourrait avoir sauvé quelque 400 kilos d’uranium hautement enrichi, à 60 %. C’est-à-dire la matière première nécessaire pour fabriquer une arme nucléaire, si le régime choisissait de franchir ce pas.

Les bombardements menés par Israël et les Etats-Unis, entre le 13 et le 24 juin, ont mis durablement à l’arrêt les inspections des sites nucléaires iraniens dont est chargée l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le programme iranien se trouve plongé dans le noir.

L’enrichissement, nœud du dossier iranien

L’uranium est présent en grandes quantités dans le sol terrestre, mais au naturel il ne contient que très peu d’uranium-235 (U-235), le seul de ses isotopes qui puisse servir de matière fissile. « Enrichir » l’uranium consiste à augmenter son taux d’U-235 pour en faire un usage nucléaire.

En Iran, l’enrichissement se fait grâce à des centrifugeuses. Une fois l’uranium converti en yellowcake, une sorte de poudre jaune, il est chauffé légèrement afin de passer à l’état gazeux, l’hexafluorure d’uranium (UF6). L’uranium peut alors être enrichi : les centrifugeuses font tourner le gaz à des vitesses vertigineuses afin d’isoler progressivement l’U-235. Un procédé laborieux qu’il faut répéter encore et encore, des centaines de fois.

Une fois atteint le seuil de 4 % d’enrichissement, nécessaire à un usage nucléaire civil (par exemple dans un réacteur nucléaire), l’enrichissement devient de plus en plus aisé, car il reste moins d’U-238 à éliminer. Le passage de 60 % à 90 % (le seuil pour un suage militaire) peut donc être extrêmement rapide.

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