risque d’une extension du conflit au Liban

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L’armée israélienne a bombardé Khiam, à la frontière, le 25 juin 2024.

Des combats acharnés opposaient, samedi 29 juin, l’armée israélienne à des combattants du Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Depuis jeudi, l’armée israélienne mène une opération à Chadjaya, un quartier est de la ville de Gaza, où se trouvent selon elle des « infrastructures terroristes ». Dans la nuit et samedi matin, des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont entendu des explosions, des frappes aériennes et des tirs provenant de ce secteur. L’armée israélienne a dit avoir éliminé vendredi « un grand nombre de terroristes et localisé un dépôt d’armes dans une école ».

La défense civile palestinienne a fait état vendredi de « nombreux morts » et de la fuite de « dizaines de milliers de civils », après un appel de l’armée à évacuer le quartier.

Tension à la frontière avec le Liban : l’Iran menace Israël

Téhéran a averti samedi Israël que « tous les membres de l’“axe de la résistance” », qui comprend l’Iran et ses alliés régionaux, pourraient se mobiliser s’il lançait une offensive « à grande échelle » contre le Hezbollah au Liban. La mission iranienne auprès de l’ONU à New York a écrit, dans un message posté sur X, que l’Iran considérait comme faisant partie de « la guerre psychologique la propagande du régime sioniste concernant son intention d’attaquer le Liban ». Mais « s’il se lance dans une agression militaire à grande échelle, une guerre anéantissante suivra », a-t-elle ajouté. « Toutes les options, y compris la pleine implication de tous les membres de l’“axe de la résistance”, sont sur la table », a averti le message.

Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées avec une surenchère verbale entre Israël et le mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas. Depuis le 7 octobre, les deux camps échangent quasi quotidiennement des tirs dans la zone frontalière, des violences meurtrières ayant poussé à la fuite des milliers d’habitants de part et d’autre de la frontière.

Le Hezbollah a dit vendredi avoir lancé plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes près de la frontière, et annoncé la mort d’un de ses combattants, tué par un tir israélien. L’agence officielle libanaise a de son côté fait état de la mort de trois personnes, dont deux Palestiniens, dans une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban.

Dans le nord d’Israël, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti plusieurs fois, d’après l’armée, qui a ensuite déclaré que trois drones avaient été lancés depuis le Liban avant de tomber en Galilée, sans faire de victimes.

Attaques houthistes en mer Rouge, riposte des Etats-Unis

Les forces américaines ont annoncé vendredi soir avoir détruit sept drones et un poste de contrôle des rebelles yéménites houthistes après que ces derniers ont revendiqué de nouveaux tirs visant le trafic en mer Rouge. « Au cours des 24 dernières heures, le Commandement militaire pour le Moyen-Orient (CentCom) a détruit sept drones des houthistes, soutenus par l’Iran, et une station de commande » de drones dans une zone du Yémen « contrôlée par les houthistes », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Quelques heures avant l’annonce du CentCom, le porte-parole militaire des houthistes, Yahya Saree, avait revendiqué, au nom des rebelles, des attaques contre deux navires en mer Rouge, dont le navire-citerne pour produits chimiques Delonix, qui bat pavillon libérien.

Selon l’Agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), cinq missiles ont été tirés vendredi en direction de ce navire qui était alors situé à environ 150 milles nautiques (277 kilomètres) au nord-ouest du port yéménite de Hodeïda, contrôlé par les houthistes.

La majorité des hôpitaux sont détruits, les Gazaouis vivent dans des conditions désastreuses

Sur les 36 que compte la bande de Gaza, 32 ont été endommagés depuis le 7 octobre, et parmi eux 20 sont désormais hors service, selon des chiffres communiqués vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Une chargée de mission de l’UNRWA, Louise Wateridge, a qualifié vendredi de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. Des habitants vivent dans des ruines d’immeubles ou des tentes autour d’un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza. « Il n’y a pas d’eau, pas d’assainissement, pas de nourriture. Et à présent, les gens vivent de nouveau dans ces bâtiments qui sont des coquilles vides », a-t-elle constaté.

Mme Wateridge a souligné que les difficultés pour acheminer du carburant à Gaza et le distribuer dans des conditions sûres dans le territoire palestinien avaient un impact sur les capacités à assurer la livraison de l’aide humanitaire. « Sans carburant, l’assistance humanitaire s’arrête vraiment », a-t-elle ajouté.

69 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures

Selon des données publiées samedi 29 juin par le ministère de la santé du gouvernement local dirigé par le Hamas, la guerre avec Israël a fait 37 834 morts dans le territoire palestinien. Au moins 69 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-il informé dans un communiqué, ajoutant que 86 858 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

L’attaque inédite du Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Durant l’attaque, 251 personnes ont été enlevées, dont 116 sont toujours retenues à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée.

Le Monde

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