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
Dans le cadre de l’enquête sur l’attentat islamiste perpétré samedi à Mulhouse, quatre gardes à vue étaient en cours, dimanche 23 février, dont celle de l’assaillant, a précisé le Parquet national antiterroriste (PNAT), sollicité par l’Agence France-Presse (AFP). Le principal suspect, âgé de 37 ans, né en Algérie et en situation irrégulière en France, avait été interpellé peu après l’attaque au couteau qui a causé la mort d’un Portugais de 69 ans et blessé cinq policiers municipaux. Trois autres personnes sont actuellement en garde à vue, a ajouté le PNAT, sans plus de précisions.
Le principal suspect « est fiché au FSPRT », le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, selon le procureur de Mulhouse, Nicolas Heitz, qui avait ouvert une enquête avant que le PNAT ne se saisisse du dossier. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a, de son côté, précisé samedi soir que le suspect faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français et a accusé l’Algérie d’avoir refusé à dix reprises de lui délivrer un laissez-passer consulaire. Il a également précisé que le suspect a « un profil schizophrène » et son acte, « une dimension psychiatrique ».
L’attentat s’est déroulé « en une dizaine de minutes » entre 15 h 40 et 15 h 50, samedi dans le quartier animé du marché du Canal couvert à Mulhouse, avait détaillé le ministre de l’intérieur. L’assaillant, qui a crié « Allahou akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe) s’en était pris à un passant, mortellement blessé, avant d’être poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d’armes à feu.
Conseil interministériel sur le contrôle de l’immigration
Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, pour l’un « à la carotide », pour l’autre « au thorax », avait affirmé samedi le procureur de Mulhouse. Si le second avait pu sortir de l’hôpital, le premier devait être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar. Leur état de santé n’a pas été précisé dimanche. L’enquête est ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste ».
Le gouvernement français réunira mercredi un conseil interministériel de contrôle de l’immigration, qui était prévu avant l’attaque de Mulhouse, a fait savoir dimanche le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur Europe 1 et CNews. M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux dix-neuf ambassadeurs, dans les pays où nous avons le plus de difficultés à renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au premier ministre, pour que nous puissions prendre des actions vigoureuses ». « Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d’autres où, au contraire, il nous faut des mesures d’accompagnement », a-t-il ajouté.
Le précédent attentat signalé en France remonte au mois dernier, lorsqu’un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne dans un supermarché d’Apt (Vaucluse). Le dernier attentat islamiste mortel en France remonte, lui, à décembre 2023, quand un Franco-Iranien a tué au couteau un touriste et blessé deux autres personnes près de la tour Eiffel, à Paris.
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