quatre ans après, Trump relance les accusations de fraude électorale

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Donald Trump lors d’un meeting de campagne, le 17 août, à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie.

C’est une carte qu’il avait encore peu jouée cette année, et qui inquiète les observateurs. L’élection présidentielle américaine sera truquée par ses adversaires, a répété Donald Trump à plusieurs reprises en septembre, alors qu’il est, selon les sondages, au coude à coude avec la démocrate Kamala Harris.

Ces accusations sont une première depuis que la vice-présidente a été investie candidate, mais pas une nouveauté pour le 45e président des Etats-Unis, qui avait multiplié ce type d’allégations lors de sa campagne de 2020, perdue contre Joe Biden. Ce discours contestataire avait culminé le 6 janvier 2021, quand ses partisans les plus convaincus d’une fraude avaient envahi le Capitole.

Donald Trump a ainsi affirmé, dimanche 8 septembre, sur son réseau social TruthSocial : « Je suis bien placé pour savoir que la présidentielle 2020 a été marquée par la tricherie et les magouilles des démocrates. » Dès lors, assure-t-il, l’élection 2024 sera placée « sous la plus étroite surveillance professionnelle, et QUAND J’AURAI GAGNÉ, les gens qui ont TRICHÉ seront poursuivis sans relâche par la justice ».

Des accusations peu appuyées

Ces accusations ne reposent pourtant sur aucune preuve solide. Le 7 septembre, Donald Trump a partagé une dépêche de l’agence Associated Press (AP) à propos de 14 375 résidents du Tennessee qui n’ont pas été rayés des listes électorales, malgré le fait qu’ils n’avaient pas répondu à un courrier les invitant à prouver leur citoyenneté américaine. Un certain nombre d’entre eux seraient des étrangers naturalisés, selon la presse américaine.

Pour l’extrême droite trumpiste, c’est le signe que le parti démocrate essaie de retourner le scrutin en faisant voter des émigrés sans droits. Mais rien n’autorise à rayer un électeur des listes électorales sur la seule base d’un courrier de demande de situation, a fait valoir une association de défense des droits civiques. Du reste, dans le Tennessee, Donald Trump est crédité de plus de deux tiers des intentions de vote, une avance trop prononcée pour que les démocrates puissent espérer un retournement.

Bien que vaporeuses, ces accusations de manipulation électorale ont été relayées par des comptes influents, comme l’organe judiciaire du Parti républicain et le patron de X et Tesla, Elon Musk. Les deux estiment qu’il faudrait instaurer aux Etats-Unis une carte d’électeur pour identifier chaque votant et éviter les fraudes, ce à quoi les démocrates s’opposeraient.

La situation est plus subtile : dans les faits, il appartient à chaque Etat de déterminer les règles, et dans 36 d’entre eux, principalement républicains, une preuve d’identité est demandée. Dans les 15 autres, qui coïncident plutôt avec des fiefs démocrates (New York, Californie, Oregon…), l’électeur peut se contenter d’une attestation sur l’honneur, d’une signature ou de détails biographiques que les assesseurs sont en droit de vérifier.

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