quand les « petits porteurs » essaient de faire entendre leur voix

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En France, l’actionnaire d’une entreprise peut demander l’inscription d’une résolution à l’ordre du jour d’une assemblée générale (AG) s’il détient au moins 5 % du capital (ou entre 0,5 % et 5 % si ce dernier dépasse 750 000 euros).

Mais une seule action suffit pour participer à ces fameuses AG, et y prendre la parole. Un temps consacré au débat est prévu lors de ces événements par le code civil, qui ne précise pas de durée minimale. En 2025, les questions-réponses ont duré par exemple dix minutes chez Sopra Steria, et jusqu’à une heure chez Bouygues.

L’accueil réservé aux questions des actionnaires dépend, sans surprise, de leur objet. Au cours de l’assemblée générale 2025 de LVMH, le 17 avril, une femme a ainsi interrogé le PDG sur « les retombées attendues par votre participation dans un club de foot », après que la holding familiale Agache a officialisé sa montée au capital du Paris FC. « Cela ne concerne pas LVMH donc il n’y a pas lieu de poser cette question ici », a rétorqué Bernard Arnault.

Aborder un sujet sensible vous confrontera sans doute à un mur. Le 13 mai, au Carrousel du Louvre, la direction de BNP Paribas a répondu « de manière tout à fait lacunaire » à une question préparée par l’association Ethique et investissement, rapporte sa juriste bénévole Christine Ceza. Il était demandé à la banque si elle comptait se porter partie civile dans les enquêtes financières en cours contre son client, l’ancien dirigeant d’Altice Patrick Drahi. La direction a renvoyé à une réponse écrite sur son site, où elle indique « ne pas commenter ».

En pratique : Article réservé à nos abonnés Premiers pas en Bourse : comment acheter ou vendre une action ?

Au lendemain de cette réunion, dans la vidéo de l’AG 2025 postée sur le site de BNP, la partie « questions-réponses » a initialement été coupée au montage. Puis remise en entier après que les associations s’en sont émues sur les réseaux sociaux. Le signe d’un « malaise ou un désintérêt vis-à-vis des questions des actionnaires ? », se demande Michèle Royer, chargée de mission pour l’association à l’origine d’un fonds créé en 1983 par des économes de congrégations religieuses pour garantir une retraite aux sœurs.

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