près de 3 000 rassemblements prévus aux Etats-Unis pour s’opposer à « la prise de pouvoir autoritaire » de Donald Trump

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Une manifestation « No Kings » contre les politiques du président américain Donald Trump, à Atlanta (Géorgie), le 18 octobre 2025

D’importantes manifestations contre Donald Trump ont commencé, samedi 18 octobre, à travers les Etats-Unis, dans le cadre d’une journée de mobilisation d’ores et déjà diabolisée par la droite, qui fustige un mouvement « de haine contre l’Amérique ».

Rassemblés autour du mot d’ordre « No Kings » (« Pas de rois »), des millions d’Américains doivent défiler pour dénoncer « la prise de pouvoir autoritaire » du président républicain, selon les organisateurs.

Dans le quartier de Forest Hills, à New York, des centaines de personnes se sont rassemblées en milieu de matinée et ont scandé « Nous aimons notre pays ! nous ne supportons pas Trump ! ». « Ce président est une honte et j’espère qu’il y aura des millions de personnes dans la rue aujourd’hui », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Stéphanie, 36 ans, qui a préféré taire son nom de famille.

Plus de 2 700 rassemblements sont prévus dans la journée, dans les grandes villes américaines comme dans des bourgades d’Etats républicains, ainsi qu’à proximité de la résidence Mar-a-Lago du président américain en Floride, où il passe le week-end.

En juin, une première journée de mobilisation organisée par le même collectif qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche. Le même jour, Donald Trump avait fêté son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine. Lui qui avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une « très grande force » a sobrement commenté cette semaine sur Fox News : « Ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi. »

Un manifestant fait des bulles lors d’une manifestation « No Kings » à Washington, le 18 octobre 2025.

Plusieurs figures de son parti ont, elles, dénoncé avec virulence les nouvelles manifestations, allant jusqu’à les assimiler à du terrorisme. Parlant d’une « mobilisation haineuse contre l’Amérique », le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a lancé : « Je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas », mouvance antifasciste récemment classée comme « organisation terroriste » par le président. L’élu du Minnesota Tom Emmer a, lui, accusé les démocrates d’avoir cédé à « l’aile terroriste de leur parti ».

« Nous ne nous laisserons pas réduire au silence »

« Ne laissez pas Donald Trump et les républicains vous intimider et vous réduire au silence », a rétorqué samedi le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, invitant les Américains à faire « entendre leur voix », dans un message sur X. Un appel à manifester a également été partagé par la candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 Kamala Harris et la star d’Hollywood Robert De Niro.

Une banderole signée, représentant la Constitution américaine lors d’un rassemblement, lors d’une manifestation « No Kings » à Washington, le 18 octobre 2025.

La précédente journée de mobilisation avait notamment rassemblé des célébrités, comme l’acteur Mark Ruffalo et l’humoriste Jimmy Kimmel, dont le talk-show a ensuite été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l’équilibre démocratique américain, en empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des Etats et en menaçant ses opposants de représailles judiciaires. Usant d’une rhétorique de plus en plus belliqueuse, le républicain a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour lutter, selon lui, contre l’immigration illégale et la criminalité et a récemment exhorté les généraux américains à se mobiliser contre l’« ennemi de l’intérieur ».

Des rassemblements se tiendront samedi dans les villes où il a envoyé la garde nationale comme à Washington ou Chicago, ou dans celles où il envisage de le faire, comme à Boston et La Nouvelle-Orléans. Des mobilisations sont également prévues au Canada, comme à Toronto, Vancouver et Ottawa.

Le Monde avec AFP

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