plusieurs villageois tués dans une attaque, près des frontières du Burkina Faso et du Mali

| 4 275


Un détachement des forces spéciales antidjihadistes Almahaou (Tourbillon) patrouille dans la région de Tillabéri, au Niger, le 6 novembre 2021.

Les violences attribuées aux djihadistes ont de nouveau endeuillé le Niger : des dizaines de villageois ont été tués vendredi 20 juin à Manda, dans la région de Tillabéri située dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso.

« On estime à des dizaines le nombre de morts dans cette attaque », où les victimes « assistaient le soir du 20 juin à un prêche musulman dans la localité de Manda », a indiqué un habitant de cette zone sous couvert d’anonymat. Pour un autre résident : « Le bilan est lourd, mais on attend la constatation des autorités locales pour avoir une estimation précise. »

Une source sécuritaire nigériane, pays voisin du Niger, a fait état de « 71 villageois massacrés par les terroristes dont quatre fils du chef du village, et des maisons entières brûlées par les assaillants ». « Très peu ont réussi à s’échapper en feignant leur mort sous des piles de cadavres », a-t-elle ajouté. Elle dit également suspecter le groupe Etat islamique.

Aucune « mission de sauvetage »

Lundi 23 juin, selon une source locale, l’armée était déployée dans les environs du village lors de l’attaque. Mais aucune « mission de sauvetage n’a été conduite dans la zone », affirme une association de jeunesse locale qui souhaite rester anonyme.

Tout ceci s’explique car les militaires ne se rendent pas toujours sur les zones d’attaques pour éviter les embuscades des groupes djihadistes. Lundi après-midi, les autorités nigériennes n’avaient pas encore communiqué sur l’attaque.

Cible courante des attaques djihadistes

D’autres massacres de civils dans des circonstances similaires, soit après la grande prière du vendredi, ont été revendiqués par le passé par les djihadistes du groupe Etat islamique, actifs dans cette zone.

Le 21 mars, 44 civils avaient été tués dans le même département de Téra par « les terroristes de l’Etat islamique au Sahara », avait annoncé le ministère de l’intérieur nigérien, alors qu’ils priaient dans une mosquée à Fambita.

Restez informés

Suivez-nous sur WhatsApp

Recevez l’essentiel de l’actualité africaine sur WhatsApp avec la chaîne du « Monde Afrique »

Rejoindre

Ou, plus récemment, le 19 juin, 34 soldats nigériens ont été tués lors d’une attaque menée par « plusieurs centaines » d’hommes armés contre la ville de Bani Bangou, dans le nord-est de Tillabéri, proche du Mali, d’après l’armée. Il est courant dans ce pays, gouverné par un régime militaire depuis deux ans, d’être pris pour cible par des attaques djihadistes dans l’ouest et le sud-est, depuis 2015.

En ce qui concerne la défense : l’armée nigérienne a récemment affirmé avoir « neutralisé [tué] 13 terroristes » entre le 8 et 14 juin sur des sites aurifères illégaux à Teguey, dans le département de Téra. Le Niger et ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, également dirigés par des militaires et réunis au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel, ont annoncé en début d’année la formation d’une force unifiée de 5 000 hommes contre les « groupes terroristes ».

« Opérations conjointes réalisées »

Les ministres de la défense des trois Etats se sont réunis, mi-juin, à Bamako, où ils ont notamment « évalué les opérations conjointes réalisées » et « adopté le mécanisme de partage de renseignements militaires », a déclaré, dimanche 22 juin, à la télévision publique nigérienne, le ministre de la défense du Niger, le général Salifou Mody.

Ces dernières années, les trois pays qui revendiquent une politique souverainiste ont également mis dehors les armées françaises et américaines, qui luttaient avec eux contre le djihadisme.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link