

Présenté le 2 septembre par la ministre conservatrice de la culture, Parisa Liljestrand, le kulturkanon (« canon culturel ») suédois n’en finit plus de faire couler de l’encre. De Fifi Brindacier, de l’écrivaine Astrid Lindgren, au Septième Sceau, du cinéaste Ingmar Bergman, en passant par les lois constitutionnelles du royaume, la Convention européenne des droits de l’homme, sans oublier Ikea, le prix Nobel ou encore le congé paternité : la liste, hétéroclite, se compose de 109 éléments, sélectionnés par deux groupes d’experts missionnés par le pouvoir en place.
L’ambition du gouvernement libéral conservateur suédois, allié de l’extrême droite depuis l’automne 2022, est d’en faire un « un cadre de référence commun » pour les habitants du royaume, qu’ils soient nés en Suède ou immigrés. « Ce projet vise à favoriser l’inclusion, non pas à exclure, mais à permettre à plus de personnes de participer à une communauté qui, pour beaucoup, reste fermée », a assuré la ministre, qui aimerait voir ce canon culturel enseigné dans les écoles. Le mystère demeure, cependant, sur la manière dont le gouvernement entend utiliser ce répertoire aux allures d’inventaire à la Prévert pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants, dans un pays rongé par la ségrégation sociale et scolaire.
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