« Nous sommes malheureusement encore loin des 80 % de couverture vaccinale contre les papillomavirus humains visés par l’Institut national du cancer »

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Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus dont les premières traces sur Terre remontent à l’homme de Neandertal. La quasi-totalité d’entre nous a déjà croisé leur chemin, et nos enfants les rencontreront sans nul doute au cours de leur vie. Or, ces virus sont directement responsables, en France, de 6 400 nouveaux cas de cancers ano-génitaux et ORL par an. Leur éradication permettrait donc de supprimer 100 % des cancers du col de l’utérus, plus de 90 % des cancers de l’anus et plus de 40 % des cancers de l’oropharynx, sans oublier une partie non négligeable des cancers de la vulve, du vagin et du pénis.

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Dès lors, comment ne pas soutenir le déploiement de la vaccination contre ces virus ? Ces vaccins existent, et, en particulier contre les cancers du col de l’utérus, ils ont une efficacité qui atteint pratiquement 100 % quand les jeunes filles sont vaccinées avant l’âge de 17 ans et qui avoisine les 60 % quand elles le sont entre 17 et 30 ans.

En France, les recommandations ciblaient jusqu’à aujourd’hui les jeunes filles et jeunes garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus (la limite est de 26 ans pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes). De nombreux pays européens, ainsi que l’Australie, pionnière dans cette vaccination, ont, quant à eux, déjà opté pour un délai de rattrapage vaccinal étendu à toute leur population, compte tenu des données d’efficacité sur l’incidence du cancer du col de l’utérus, même en cas de vaccination plus tardive.

Une victoire à célébrer

En novembre 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) publiait une note de cadrage concernant une réflexion autour de cet allongement du délai de rattrapage vaccinal conduite par la commission technique des vaccinations (CTV). La CTV vient de publier ses recommandations en faveur de l’élargissement du délai de rattrapage vaccinal anti-HPV à toutes et tous jusqu’à 26 ans. Cette victoire est à célébrer.

S’il faudra encore attendre quelques mois (dans le meilleur des cas) avant de voir le remboursement effectif des doses vaccinales pour les 20-26 ans, réjouissons-nous de la possibilité de protéger efficacement tous nos jeunes passés au travers de la vaccination. Il nous faut maintenant organiser au mieux ce rattrapage, cibler notamment les moments les plus opportuns à sa promotion. Parmi eux, la Journée défense et citoyenneté peut être une occasion et pourrait alors devenir la « Journée défense, citoyenneté et prévention »… Mais n’oublions pas que le rattrapage n’aurait pas lieu d’exister si nous arrivions à vacciner correctement nos enfants.

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