
La dictature poutinienne et le pouvoir trumpien, qui ont entamé un rapprochement très inquiétant, instrumentalisent l’un et l’autre la lutte contre le wokisme. Les promoteurs ou défenseurs de cette idéologie en profitent pour diffuser ce mensonge, assis sur un sophisme : Poutine et Trump sont anti-woke, donc tous ceux qui critiquent le wokisme sont trumpistes ou poutiniens.
Or, le combat que nous menons depuis plusieurs années pour alerter contre les dangers de l’idéologie woke est bien différent, car les valeurs qui nous animent sont à l’opposé des leurs. En effet notre engagement est fondé, premièrement, sur la raison ; deuxièmement, sur la recherche de la vérité ; et troisièmement, sur la liberté intellectuelle.
Combat pour la raison, d’abord : nous défendons la rigueur scientifique, l’exactitude des raisonnements, le discernement entre le doute raisonnable et le délire. Or, l’idéologie woke vise, quant à elle, à substituer au raisonnement l’assertion militante, et prétend défaire de façon systématique, par le biais de la « déconstruction », jusqu’au fondement du sens commun, assumant par là un relativisme qui vaut pour tout (sauf, bien sûr, pour l’idéologie woke, qui s’épargne elle-même cette déconstruction érigée en dogme).
Quant à l’idéologie poutiniste, elle déteste la raison universelle, lui préférant le folklore de « la mystérieuse âme russe » que l’Occident aurait dévoyée, et qui lui permet de légitimer, par exemple, sa haine des homosexuels. Pour ce qui est de l’idéologie trumpiste, elle démontre jour après jour sa détestation du discours articulé au profit du slogan.
Réécriture de l’histoire
Combat pour la vérité, ensuite : nous affirmons qu’il existe une différence entre le vrai et le faux, et que le but de la recherche est la quête de la vérité, même au prix des inévitables doutes et désaccords au sein de la communauté scientifique par lesquels il faut passer pour parvenir à un consensus durable. Or, l’idéologie woke considère que tout ce qu’on présente comme la vérité n’est qu’une « construction sociale » reflétant les « rapports de domination », comme l’illustre notamment sa façon de réécrire l’histoire en fonction des attentes supposées des « dominés », au mépris de tout élément de démonstration positive.
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