

Des nuits moins bruyantes pour les riverains et un trafic plus fluide le jour : depuis un an, l’abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le boulevard périphérique parisien produit ses effets, selon une étude, mais beaucoup reste à faire pour réduire les nuisances.
En octobre 2024, sur une décision controversée de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, la vitesse est passée de 70 à 50 km/h le long de l’anneau de 35 km qui entoure la capitale, autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe avec le passage quotidien de 1,1 million de véhicules. La mesure avait été farouchement combattue par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR).
Objectif principal : diminuer le niveau sonore pour les près de 600 000 habitants vivant dans les 500 mètres de part et d’autre du boulevard, indique l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) dans un rapport d’étape paru mercredi 24 septembre. Cette agence d’urbanisme suit, en lien avec la Ville de Paris, huit indicateurs pour évaluer l’impact de la baisse de vitesse et de l’activation, depuis mars 2025, d’une voie réservée au covoiturage, héritage de la voie olympique.
Un impact difficile à évaluer sur la qualité de l’air
Entre octobre 2024 et juin 2025, la baisse des émissions sonores s’établit
à – 2,7 décibels en moyenne, comparé à la même période il y a un an, selon l’APUR. Mais les niveaux sonores restent au-delà des limites réglementaires, notamment de l’Organisation mondiale de la santé, souligne, auprès de l’Agence France-Presse, Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, l’observatoire du bruit en Ile-de-France. Selon elle, 13 000 habitants restent en « situation critique », soit 6 000 de moins qu’il y a un an.
Le trafic a enfin gagné en fluidité, avec une réduction des heures d’embouteillages de 14 % en moyenne, et du nombre d’accidents dans la même proportion, note l’APUR.
Moins enthousiaste, l’Institut Paris Région, qui, à la demande de la région, fait son propre suivi avec les données GPS, considère que le « seul effet significatif, c’est la diminution de la vitesse la nuit, signe que la mesure est respectée ». Au prix d’une perte de temps pour les usagers, de l’ordre de « 20 000 heures par jour », a affirmé, mercredi, Mme Pécresse devant le conseil régional, dénonçant une mesure « antisociale ».
Pour la qualité de l’air, l’effet vitesse est quasiment impossible à isoler tant la pollution dépend d’autres facteurs.