vendredi, décembre 27FRANCE

« Ma sœur et moi sommes assises face à la mer, les éclairs d’un orage d’été déchirent le ciel sans un bruit »

| 2 927



« J’ai 9 ans et pour la première fois de ma vie, je pars en camping avec mon père, ma sœur et plein de cousins et cousines. Nous sommes dans le sud de la Corse, pas très loin de Bonifacio. Toute la famille a fait le déplacement pour le mariage de ma grande cousine, qui a dix-huit ans de plus que moi. Dans ma famille, le mariage a une place importante et comme elle est la première d’entre nous à sauter le pas, l’atmosphère est à l’excitation. J’ai la sensation qu’on vit un événement extraordinaire doublé d’une petite aventure en Corse.

Nous avons passé la journée à nous baigner et à profiter de ce moment suspendu. Le mariage a lieu le lendemain et l’effervescence commence à monter. Je revois encore une de mes cousines se promener avec son fer à repasser pour que sa tenue de mariage soit parfaite. La soirée s’étire. Le soleil s’est couché, mais nous restons sur la plage. Ma sœur et moi sommes assises face à la mer. A quelques mètres de nous, mon père et trois cousins commencent à chanter, a cappella, les premières phrases du Cantique de Jean Racine, de Gabriel Fauré. Ils sont regroupés autour d’une feuille de papier éclairée par une petite lampe de poche. Je ne connais pas cet air, qu’ils vont interpréter le lendemain dans la petite église où va se dérouler la cérémonie de mariage, mais je suis saisie par l’harmonie de ce chant. Je ressens un amour immédiat pour ce cantique. Je ne comprends pas les paroles mais peu importe, je suis transportée. Leurs voix se mêlent parfaitement. C’est si beau que des vacanciers du camping s’approchent en silence pour les écouter. Je crois même que certains pleurent.

Il vous reste 47.39% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link