l’ONU lance un appel aux dons de plus de 900 millions de dollars pour 2025

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Des résidents évacuent le quartier Delmas 22 pour échapper à la violence des gangs, à Port-au-Prince, en Haïti, le 2 mai 2024.

Plus de 900 millions de dollars (857 millions d’euros environ). C’est le montant de l’appel aux dons lancé par les Nations unies (ONU), jeudi 20 février, pour aider 3,9 millions de personnes en 2025 en Haïti, un pays ravagé par la violence des gangs où près de la moitié de la population subit une insécurité alimentaire aiguë.

« La situation humanitaire en Haïti n’a cessé de se détériorer tout au long de 2024. La violence armée a engendré des souffrances incommensurables, en particulier aux femmes et aux enfants », a commenté le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans ce plan humanitaire pour 2025.

Six millions d’habitants, soit environ la moitié de la population, ont besoin d’aide, mais dans un contexte de sous-financement chronique des opérations humanitaires, le plan se concentre sur les 3,9 millions d’Haïtiens jugés prioritaires – les déplacés, les habitants de zones sous contrôle des gangs, les communautés touchées par le choléra… – pour lesquels l’ONU a besoin de 908,2 millions de dollars. Cela représente une nette augmentation par rapport à 2024 où OCHA avait demandé 674 millions de dollars – un appel aux dons financé seulement à 44 %.

5,5 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë

Depuis, l’insécurité alimentaire s’est aggravée, avec désormais 5,5 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë (+ 11 % par rapport à mars 2024), dont deux millions en urgence alimentaire et 6 000 personnes en situation de famine, selon OCHA.

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En un an, les gangs ont de leur côté encore resserré leur emprise sur la capitale, Port-au-Prince, et multiplié les exactions. L’ONU a ainsi enregistré plus de 5 600 morts liées à la violence de ces groupes criminels en 2024 (+ 20 % par rapport à 2023), 1 500 enlèvements, près de 6 000 cas de violences liées au genre (dont 69 % d’agressions sexuelles), une augmentation de 70 % du nombre d’enfants recrutés de force par les groupes armés. Et plus d’un million de personnes sont désormais déplacées, une augmentation de 48 % par rapport à septembre 2024.

Faire de la mission multinationale de sécurité une « force efficace »

Après des « déportations de masse » d’Haïtiens depuis la République dominicaine, qui ont atteint 200 000 personnes en 2024, OCHA estime que 350 000 Haïtiens supplémentaires devraient être expulsés de force du pays voisin cette année.

Dans ce contexte, une mission multinationale de sécurité menée par le Kenya et autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé à se déployer à l’été 2024. Mais la mission, qui compte environ 1 000 policiers de six pays, sur les 2 500 espérés, fait face à des problèmes logistiques et de financement.

Pour en faire une « force efficace » face aux gangs, mais sans la transformer en force de maintien de la paix de l’ONU, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait savoir, mercredi, qu’il allait prochainement proposer au Conseil de sécurité de modifier la mission pour que la logistique soit directement prise en charge par l’ONU.

Le Monde avec AFP

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