L’Irlande vote vendredi lors d’un référendum pour moderniser sa Constitution sur les femmes et la famille

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Des affiches de campagne pour les deux camps du référendum visant à moderniser les références aux femmes et à la famille dans la constitution irlandaise, à Dublin, le 3 mars 2024.

Les Irlandais votent, vendredi 8 mars, sans enthousiasme dans un référendum visant à moderniser les références aux femmes et à la famille dans leur Constitution, rédigée en 1937 quand l’Eglise catholique régnait dans le pays sur la vie publique et privée. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures (à Paris) et fermeront à 23 heures. Les résultats sont attendus tard samedi.

La première question posée aux Irlandais concerne la définition de la famille, et propose de l’élargir au-delà de celle fondée sur le mariage, pour inclure également les « relations durables », comme les couples en concubinage, et leurs enfants. La seconde question propose d’effacer une référence dépassée sur le rôle des femmes dans le foyer, qui suggère qu’elles ont le devoir de prendre soin des autres personnes sous leur toit. Une nouvelle formule, plus large, imputerait à tous les membres d’une famille la responsabilité de prendre soin les uns des autres.

Les deux amendements portent sur l’article 41 de la Constitution. L’Irlande, pays de 5,3 millions d’habitants membre de l’Union européenne, a légalisé le mariage pour les couples de même sexe en 2015 et l’avortement en 2018.

Tous les grands partis politiques sont favorables au oui et, jusqu’à récemment, les sondages prédisaient un vote assez facile du référendum, qui a lieu le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Mais les derniers sondages ont révélé une incertitude croissante sur le résultat, notamment en raison de l’imprécision des questions soumises au vote. De plus, peu d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote.

« De petits pas en avant »

Cette semaine, le premier ministre, Leo Varadkar, qui dirige la coalition gouvernementale de centre droit qui a proposé le référendum, a admis que la victoire du oui n’était pas garantie pour les deux motions.

« Nous considérons ces changements comme de petits pas en avant et, dans l’ensemble, nous sommes en faveur d’un vote du oui », a déclaré jeudi la dirigeante du Sinn Fein, le parti nationaliste de gauche, Mary Lou McDonald. Ce référendum vise à « faire un nouveau pas en avant pour l’égalité », a défendu Orla O’Connor, directrice du Conseil national des femmes d’Irlande.

Mais les opposants critiquent les formulations vagues dans le référendum. « Personne ne sait exactement ce qu’est une “relation durable”, alors que tout le monde sait exactement ce qu’est un mariage », fustige ainsi David Quinn, fondateur de l’Institut Iona, un groupe défendant les intérêts de la communauté catholique. « Beaucoup de gens vont voter non à cause de la confusion » suscitée et de la disparition des mots « femme » et « mère » du texte, a-t-il estimé.

D’autres commentateurs proches de l’extrême droite ont agité l’épouvantail des relations polygames ou du regroupement familial des migrants, qui pourraient, selon eux, être encouragés.

Le Monde avec AFP

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