L’influenceur algérien « Doualemn » obtient sa remise en liberté après l’annulation de l’OQTF le visant

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L'influenceur « Doualemn » était détenu jusqu’ici au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le plus proche de l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle, en vue de son expulsion.

Nouveau rebondissement dans l’affaire « Doualemn », du nom de l’influenceur algérien Boualem Naman, au cœur d’un bras de fer entre Paris et Alger. Le tribunal administratif de Melun a annulé, jeudi 6 février, l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai dont il faisait l’objet. En conséquence, il va pouvoir sortir du centre de rétention (CRA) où il se trouvait.

Saisi en urgence, le juge a « enjoint à l’autorité préfectorale de réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois et de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour durant le temps de ce réexamen », selon un communiqué du tribunal. Le ministère de l’intérieur va « faire appel et continuer la procédure d’expulsion », a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) l’entourage du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.

« Doualemn », ressortissant algérien de 59 ans aux 168 000 abonnés sur TikTok, avait été interpellé le 5 janvier à Montpellier, et placé en rétention. Dans une vidéo sur TikTok, il avait tenu des propos, au sujet d’un opposant au régime algérien, qui avaient fait l’objet de traductions fluctuantes, initialement présentées par les autorités comme un appel au meurtre. Celle retenue par la justice relevait une incitation à « attraper » un homme et lui infliger une « correction sévère ».

Le préfet de l’Hérault avait estimé que ses propos justifiaient le retrait de son titre de séjour et son expulsion. Transféré vers Paris, il avait été mis dans un avion vers l’Algérie. Puis son renvoi en France par les autorités algériennes à son arrivée sur leur sol, le 9 janvier, avait provoqué une crise diplomatique entre la France et l’Algérie. Depuis, il était retenu au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le plus proche de l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle.

« Acharnement féroce et aveugle »

« Doualem sort de rétention », se sont félicitées dans un communiqué ses avocates, Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, voyant dans les décisions prises à son encontre « un acharnement féroce et aveugle, aujourd’hui sanctionné ». « Le ministère a joué son va-tout et a perdu. Nous dénonçons une rétention illégale depuis le 29 janvier et saluons une décision logique qui y met un terme », ont-elles écrit.

Le 29 janvier, le tribunal administratif de Paris avait suspendu en référé l’expulsion de « Doualemn » vers l’Algérie, au motif que la procédure d’urgence utilisée par le ministre de l’Intérieur n’était, selon lui, pas justifiée. Le tribunal avait toutefois relevé que les faits reprochés à cet agent d’entretien représentaient une « menace grave à l’ordre public justifiant une expulsion » et avait refusé de suspendre le retrait du titre de séjour prononcé par le ministre de l’intérieur.

Les expulsions d’« influenceurs » algériens se sont multipliées depuis cette affaire, dans un contexte diplomatique toujours plus tendu.

Le Monde avec AFP

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