L’industrie israélienne de défense exclue du salon Eurosatory de l’armement terrestre

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Un stand d’équipement militaire français en 2018 au salon Eurosatory à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Les industriels israéliens de l’armement ne sont pas les bienvenus à Eurosatory, le salon international de défense et de sécurité terrestre qui se tiendra à Villepinte (Seine-Saint-Denis) du 17 au 21 juin et où sont attendus plus de 2 000 exposants de nombreux pays, hormis la Russie et la Corée du Nord. « Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne » lors de l’édition 2024 de cet événement organisé tous les deux ans, a annoncé, vendredi 31 mai à l’Agence France-Presse, l’organisateur de la manifestation, Coges Events, filiale du Groupement des industries de l’armement terrestre (Gicat).

Une déclaration confirmée par le ministère des armées. Ce dernier estime que « les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah », l’extrémité sud de la bande de Gaza. L’Hôtel de Brienne affirme qu’« il est urgent d’obtenir un cessez-le-feu qui permette tout à la fois d’assurer la protection des populations à Gaza, la libération de tous les otages et le plein accès de l’aide humanitaire ».

Selon le site Internet du salon, 69 exposants israéliens étaient attendus. Après un échange avec le premier ministre français, Gabriel Attal, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a indiqué avoir demandé à la France de « revenir sur sa décision ».

Pression sur Israël montée d’un cran

Emmanuel Macron s’était dit « indigné » par le bombardement, dimanche 26 mai, d’un camp de déplacés de Rafah. L’attaque avait fait 45 morts et 249 blessés. Le chef de l’Etat avait peu après dénoncé, dans un entretien téléphonique avec Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, le « bilan humain intolérable » des opérations à Gaza, qui ont fait plus de 36 000 morts et 85 000 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon le ministère de la santé du Hamas.

Depuis une semaine, la pression sur Israël est montée d’un cran, venant de nombreux Etats et d’organisations non-gouvernementales (ONG). Le 24 mai, avant même ces frappes meurtrières, une coalition de plusieurs associations (Urgence Palestine, Stop Arming Israël, Aser…) avait adressé à Coges Events une sommation interpellative en vue d’une assignation en justice la semaine prochaine.

Elle lui intimait de « justifier sous huit jours des mesures prises pour empêcher la vente ou l’achat d’armes susceptibles d’être utilisées dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, tortures ou colonisation commis en Palestine et dans les territoires occupés ». Les ONG entendaient également « empêcher le bénéfice de l’exposition au salon de renforcer le pouvoir économique d’entreprises susceptibles de participer à ces crimes ».

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