
L’Observatoire national de la rénovation énergétique estime que 15,7 % du parc immobilier français seraient des « passoires énergétiques ». Et il faut ajouter à cela l’ensemble des habitations qui, sans même considérer leur note dans le cadre du calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE), présentent d’importants défauts d’isolation.
Les toits et les façades, encore trop faiblement exploités dans les stratégies d’optimisation énergétique, sont responsables de près de 30 % des pertes d’énergie (Rénovation. Isoler sa maison, Agence de la transition écologique, « Clés pour agir », novembre 2023). Un chiffre des plus alarmants dans un double contexte de crise énergétique et environnementale !
Certes, plusieurs législations comme la loi Climat et résilience, plusieurs réglementations comme la réglementation thermique, ou des dispositifs comme le DPE puis MaPrimeRénov’, ont été implémentées pour y remédier. Mais nous déplorons la moindre ambition des politiques énergétiques actuelles, souvent des demi-mesures onéreuses à l’efficacité douteuse.
Derrière ce triste tableau se dessinent une multitude d’opportunités économiques manquées, tant pour les pouvoirs publics que pour les acteurs des secteurs immobilier et énergétique français, sans oublier les particuliers !
Pour sortir de la précarité énergétique et répondre à une urgence tout à la fois sociale et environnementale, nous en appelons à une action collective d’envergure permettant d’agir à trois niveaux.
Réduction de 31,4 % des pertes de chaleur
Tout d’abord, il nous faut repenser entièrement les stratégies d’amélioration des performances énergétiques du bâti grâce à des politiques adaptées à l’urgence actuelle. Les solutions fondées sur le végétal, par leurs avantages évidents en matière de réduction de consommation énergétique (isolation thermique en été et en hiver, isolation acoustique), doivent devenir des options de premier choix dans les stratégies de rénovation et d’isolation énergétiques.
Une étude britannique démontre qu’un mur végétalisé peut réduire de 31,4 % les pertes de chaleur du bâti par rapport à une structure conventionnelle (« Living wall systems for improved thermal performance of existing buildings », M. Fox, J. Morewood, T. Murphy, P. Lunt, S. Goodhew, « Building and Environment » n° 207/A, 2022). Les structures végétales, outre qu’elles optimisent la régulation des températures intérieures, offrent davantage de confort aux résidents et réduisent donc la nécessité de recourir à des systèmes de climatisation énergivores.
Il vous reste 60.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.