Les séparatistes du nord du Mali affirment avoir tué 84 mercenaires Wagner et 47 soldats maliens fin juillet

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Au nord du Mali, les séparatistes ont affirmé jeudi 1er août avoir fait des dizaines de victimes, tuées ou blessées, dans les rangs du groupe paramilitaire russe Wagner et des forces armées maliennes, fin juillet, lors d’affrontements d’une ampleur inédite. Dans leur décompte des « pertes humaines côté ennemi », ils attribuent exactement à Wagner « 84 morts en état d’être comptés » et aux Famas (forces armées maliennes) « 47 morts en état d’être comptés ».

Dans le même communiqué publié sur les réseaux sociaux, ils assurent qu’en outre une trentaine de personnes de ce camp, mortes ou grièvement blessées, ont été héliportées à Kidal (nord) et que des corps « calcinés » étaient aussi à l’intérieur des blindés et camions de transport des troupes. Tous les chiffres du communiqué étaient impossibles à confirmer de sources indépendantes par l’Agence France-Presse.

Les séparatistes, une alliance des groupes armés à dominante touareg (CSP-DPA), disent aussi avoir fait sept prisonniers de l’ensemble Wagner-Famas et affirment avoir perdu neuf hommes de leur côté. Ils ajoutent avoir récupéré beaucoup de matériel de l’ennemi, dont cinq véhicules blindés, cinq pick-up et de nombreuses armes. Ils avaient assuré dimanche avoir remporté « une victoire éclatante », en promettant un bilan consolidé ultérieurement. Cette défaite est la plus lourde subie en une bataille par le groupe paramilitaire russe Wagner en Afrique, s’accordent les analystes.

Alors que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une mouvance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, avait aussi revendiqué une attaque meurtrière sur la même colonne samedi, les séparatistes disent que les combats « ont été menés exclusivement du début jusqu’à la fin par les Azawadiens », habitants de l’Azawad, un territoire du nord du Mali dont les séparatistes réclament l’indépendance.

« Drones burkinabés » meurtriers

L’Alliance des séparatistes « condamne sans réserve le bombardement du site des civils orpailleurs et des déplacés de Tinzaouatène par des drones burkinabés avec plus de 50 tués d’origine nigérienne, soudanaise et tchadienne pour venger la défaite de l’armée malienne et de Wagner ». Elle « met en garde la junte burkinabée pour son immixtion dans un conflit qui ne la concerne pas ».

L’armée malienne a affirmé mardi, « en coordination avec les Forces armées du Burkina Faso », avoir mené le même jour « une campagne aérienne dans le secteur de Tinzaouatène » où les combats ont eu lieu samedi, dans un communiqué. Cette campagne est menée selon elle « conformément à la solidarité entre les Etats membres » de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une confédération formée par les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina en désaccord avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qu’ils ont quittée.

L’armée malienne et ses alliés russes ont subi samedi l’un de leurs plus gros revers depuis des années dans le nord du Mali, encaissant de lourdes pertes après des combats contre les rebelles séparatistes, et une attaque des djihadistes.

« Nombre important de morts »

Si aucun bilan officiel n’a été transmis, l’armée malienne a reconnu « un nombre important de morts » à Tinzaouatène et une chaîne Telegram associée à la milice Wagner a confirmé des pertes dans leurs rangs et la mort d’un commandant. Les séparatistes avaient dès samedi revendiqué « une victoire éclatante », l’un de leurs cadres évoquant des dizaines de morts parmi les Russes, tandis que les djihadistes du GSIM ont affirmé avoir tué 50 Russes et dix Maliens.

Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central.

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Le Mali est aussi en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences des groupes communautaires et crapuleux. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Le Monde avec AFP

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