
Plus de 310 Sud-Coréens ont été rapatriés dans un Boeing 747-8I de la compagnie Korean Air spécialement affrété, vendredi 12 septembre, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Ils avaient été arrêtés le 4 septembre par la police américaine de l’immigration (ICE) sur le chantier de construction d’une usine de Hyundai et LG dans l’Etat américain de Géorgie.
Ce raid, qui a provoqué des tensions entre Washington et Séoul, de proches alliés aux relations commerciales étroites, constituait l’opération la plus importante jamais menée sur un seul site (475 arrestations) dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés orchestrée par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.
Le président américain avait finalement renoncé à expulser ces professionnels, mais Séoul a décidé de les rapatrier parce qu’ils sont « en état de choc », a précisé le ministère des affaires étrangères sud-coréen. « Le président Trump a demandé si les travailleurs sud-coréens détenus, tous des professionnels qualifiés, devaient rester aux Etats-Unis pour continuer à travailler et à former le personnel américain, ou s’ils devaient rentrer chez eux », a détaillé le ministère dans un communiqué à l’AFP. Séoul a répondu que, « compte tenu de l’état de choc et de l’épuisement des travailleurs, il serait préférable qu’ils rentrent d’abord chez eux, puis qu’ils reviennent aux Etats-Unis pour travailler plus tard. La partie américaine a accepté cette position », a-t-il été ajouté.
Des travailleurs « essentiels »
Le président sud-coréen, Lee Jae-myung, s’est dit « perplexe » devant ces arrestations. M. Lee a attribué le raid à des « différences culturelles », expliquant que, en Corée du Sud, les infractions mineures liées aux visas par des ressortissants américains n’étaient pas considérées comme « un problème sérieux ».
Lee Jae-myung a relevé, lors d’une conférence de presse à Séoul, que l’incident pourrait avoir un « impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l’évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis ». La descente de la police de l’immigration, au cours de laquelle ces travailleurs sud-coréens avaient été enchaînés et menottés, est « déstabilisante », a souligné le chef de l’Etat. Elle a fait la une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.
Le président sud-coréen a expliqué que, pour les entreprises sud-coréennes, les techniciens qualifiés étaient « essentiels » lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. « Quelqu’un doit installer les machines, et la main-d’œuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis », a-t-il souligné.