Les questions sur l’avenir incertain de Charles Michel lancent le « mercato » européen

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La présidence de la Banque européenne d’investissement (BEI), le poste de Haut représentant, une autre fonction internationale, ou encore un retour à la politique belge, où il a occupé le poste de premier ministre de 2014 à 2019 : l’avenir de Charles Michel, actuel président du Conseil européen, semble incertain. Au sein de la « bulle » bruxelloise, rumeurs et contre-rumeurs à son sujet se multiplient et alimentent les spéculations sur les futurs « top jobs », les postes dirigeants de l’Union qui seront distribués par les chefs d’Etat et de gouvernement après les élections européennes de juin 2024. Un « mercato » qui, cette fois, concernera aussi l’OTAN, avec la succession, en octobre 2024, du secrétaire général Jens Stoltenberg.

L’insatisfaction présumée de chefs d’Etat à l’égard de Charles Michel, le célèbre « sofagate » – l’incident protocolaire qui vit Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, renvoyée sur un siège annexe face au président turc, Recep Tayyip Erdogan, et Charles Michel, installés dans des fauteuils –, l’affaire des voyages coûteux et peu écologiques de l’intéressé, révélée par Le Monde en avril, sa volonté d’empiéter sur les prérogatives de la Commission et du Service d’action extérieure : tout cela devrait compliquer le plan de carrière de l’ex-premier ministre belge.

Si les deux prédécesseurs de cet animal politique à sang froid, Herman Van Rompuy et Donald Tusk, ont quitté leurs fonctions à respectivement 67 et 62 ans, l’ambitieux Charles Michel n’aura, lui, que 48 ans en novembre 2024, au terme de son mandat. Et manifestement peu d’envie d’être cantonné à un second rôle.

« En embuscade »

Il convoiterait donc la présidence de la BEI, pour laquelle la Danoise Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence en disponibilité, et la ministre espagnole des finances, Nadia Calviño, sont sur les rangs. « Charles Michel est en embuscade, au cas où les deux candidates se neutraliseraient. Mais il faudrait qu’il soit soutenu par les Etats membres », confie une source. Ce qui, à ce stade, n’a rien d’évident. « Aucun homme ne peut remplacer deux candidates excellentes », tranche, poliment, un autre diplomate. « Ce serait un nouveau “sofagate” », ironise une troisième source.

Haut représentant et chef de la diplomatie européenne, alors ? L’octroi de ce poste, actuellement occupé par le socialiste espagnol Josep Borrell, fera aussi partie des discussions sur la désignation des dirigeants de la Commission et du Conseil. Un débat dont l’issue dépendra, comme d’habitude, des résultats du scrutin de juin. Et rien ne dit que Charles Michel disposerait d’un soutien suffisant pour décrocher le poste.

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