A Belfast, capitale de l’Irlande du Nord, les quartiers demeurent clairement divisés entre « unionistes » catholiques, favorables à une souveraineté irlandaise sur l’ensemble de l’île, et « loyalistes » protestants, tenants du maintien de l’autorité britannique. Cette division à la fois communautaire et politique se double désormais d’une polarisation entre la célébration de la cause palestinienne, par les premiers, et le soutien à Israël dans sa guerre de Gaza, par les seconds.
Le haut lieu de ce soutien « loyaliste » à l’Etat hébreu est une fresque à la mémoire du colonel John Henry Patterson (1867-1947), flanquée des drapeaux britannique et israélien. Une citation de Benyamin Nétanyahou y fait l’éloge de John Henry Patterson en termes emphatiques : « Dans toute l’histoire juive, nous n’avons jamais eu d’amis chrétiens aussi dévoués. » Et pour cause : John Henry Patterson était très proche du père de l’actuel premier ministre israélien, dont le frère aîné aurait d’ailleurs été prénommé Jonathan en son honneur.
John Henry Patterson, né sur le territoire aujourd’hui irlandais, s’engage très jeune dans l’armée britannique, au sein de laquelle il sert avec éclat en Inde, au Kenya et en Afrique du Sud. En 1913, il commande à Belfast un régiment des Ulster Volunteers, ces miliciens loyalistes farouchement opposés aux nationalistes irlandais.
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