Les investigations sur l’attentat de la rue des rosiers de 1982, qui avait fait six morts, ont pris fin

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Des pompiers et un sauveteur dans la rue des Rosiers après l’attentat ayant visé le restaurant de charcuterie Jo Goldenberg, à Paris, le 9 août 1982.

Un juge antiterroriste parisien a signifié, mardi 10 juin, la fin des investigations sur l’attentat de la rue des rosiers de 1982, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources proches du dossier. Dans cette rue du quartier juif historique du Marais à Paris, 6 personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 à la suite de l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis après des coups de feu, perpétrés par un commando de trois à cinq hommes.

Le Parquet national antiterroriste dispose désormais d’un mois pour prendre ses réquisitions et pour les observations des parties, avant la décision finale du magistrat instructeur sur la tenue ou non d’un procès.

L’attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine. Un homme palestinien naturalisé Norvégien, Abou Zayed, 66 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est mis en examen depuis 2020 pour assassinats et tentatives d’assassinats.

Les juges antiterroristes français le soupçonnent d’être l’un des tireurs de l’attentat, principalement sur la base de notes du renseignement et de déclarations de trois témoins, se présentant comme des anciens membres d’Abou Nidal. Il a fini par reconnaître en décembre 2022, après l’avoir longtemps niée, son appartenance en 1982 au comité militaire du Fatah-CR d’Abou Nidal, dont l’« objet même », selon le magistrat instructeur, était de commettre des attentats en Europe.

Incertitudes sur la tenue d’un procès

Abou Zayed est écroué en France depuis décembre 2020. La cour d’appel de Paris a accepté début mars l’ultime prolongation de sa détention de quatre mois prévue par le code de procédure pénale. Si l’ordonnance finale dans ce dossier n’est pas rendue avant l’expiration de ce délai de quatre mois, qui court jusque début août, Abou Zayed sera remis en liberté de droit. Si au contraire l’ordonnance était rendue, sa détention pourrait alors être à nouveau potentiellement prolongée, jusqu’à la tenue d’un procès devant la cour d’assises spéciale.

« Depuis cinq ans, le juge a fait le tour du monde et interrogé la plupart des services de renseignement de la planète sans jamais trouver le moindre élément concret et vérifiable à l’encontre de notre client. Aucun service secret ne le connaît par ailleurs », a déclaré à l’AFP Romain Ruiz, qui défend Abou Zayed avec Bruno Gendrin. « Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le juge décide de clôturer une instruction qui n’aura finalement rien démontré d’autre qu’un entêtement judiciaire pour trouver un accusé à tout prix », a-t-il ajouté.

« Quarante-trois ans après les faits, les familles des victimes peuvent enfin espérer un procès », s’est félicité, de son côté, Alain Jakubowicz, qui défend certaines parties civiles.

Le Monde avec AFP

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