L’épargne en ligne va-t-elle finir par connaître le même essor que la banque en ligne ? Si cette dernière séduit un nombre croissant de Français, en témoignent les 5,4 millions de clients de Boursorama, les 3 millions de Nickel, le 1,2 million de Fortuneo, sans parler de Revolut et N26 qui en revendiquent plus de 2,5 millions chacun, les fintech qui se sont spécialisées dans les placements restent des acteurs de petite taille face aux banques, aux compagnies d’assurances et aux gestionnaires de patrimoine. Linxea, un des plus anciens du secteur, avec plus de vingt et un ans d’existence, vient seulement de franchir le cap des 100 000 clients, loin devant d’autres spécialistes de l’épargne en ligne.
L’argent reste un sujet complexe pour de nombreux Français qui ne se sentent pas suffisamment autonomes pour le gérer sans être accompagnés d’un conseiller physique. Souscrire à un produit d’épargne est une opération plus complexe qu’ouvrir un compte et choisir une carte bancaire dans un établissement uniquement présent sur le Net. D’ailleurs, Boursorama et Fortuneo, qui étaient à l’origine des courtiers en ligne, n’ont vu le nombre de leurs clients décoller que lorsqu’ils se sont transformés en véritables banques. Enfin, les acteurs de l’épargne en ligne souffrent encore d’un déficit de notoriété, particulièrement la ribambelle de start-up qui se sont créées dans ce secteur.
Les fintech spécialisées dans l’épargne présentent pourtant de nombreux atouts par rapport aux intermédiaires classiques : une large gamme de produits financiers, l’accès à des placements souvent réservés à des clients fortunés, une tarification très compétitive, des fonds et des livrets performants et, bien sûr, l’agilité, la souplesse et l’accessibilité que procure la numérisation. Un épargnant avisé ne peut donc plus les ignorer, et les plus jeunes sont de plus séduits par leur offre innovante. C’est en continuant sur cette voie que les acteurs de l’épargne en ligne pourront, dans les prochaines années, se faire une place au soleil.