

Le Cachemire pakistanais appelle, vendredi 2 mai, ses habitants à stocker de la nourriture « pour deux mois » et dit renforcer l’approvisionnement des villages le long de la frontière de facto avec la partie de cette région contrôlée par l’Inde, en pleine flambée des tensions entre les deux voisins.
Ces annonces ont lieu alors que l’armée indienne a fait état d’échanges de tirs nocturnes pour la huitième nuit d’affilée entre les armées des deux puissances nucléaires le long de la Ligne de contrôle (LOC) qui divise sur 770 kilomètres la région disputée. « Des instructions ont été données » afin que les habitants fassent « des stocks de nourriture pour deux mois dans les treize districts », a annoncé le premier ministre du Cachemire pakistanais, Chaudhry Anwar Ul-Haq.
Le gouvernement régional a également débloqué un « fonds d’urgence » de 1 milliard de roupies, soit plus de 3 millions d’euros, notamment pour assurer l’approvisionnement en « nourriture, médicaments et autres denrées de première nécessité [à ces secteurs] », a-t-il poursuivi, s’adressant au Parlement local. Il a ajouté que des engins de l’Etat et d’entreprises privées avaient été déployés « pour maintenir les routes » le long de la LOC.
Formations aux premiers secours
Une attaque ayant tué 26 civils le 22 avril au Cachemire indien fait redouter un embrasement entre les deux pays traditionnellement rivaux, nés en 1947 d’une douloureuse partition après la fin de la colonisation britannique. New Delhi tient Islamabad pour responsable de cet attentat jamais revendiqué. Le Pakistan nie toute implication.
Mardi, le premier ministre indien, Narendra Modi, a donné son accord à une « riposte » militaire. Depuis, le Pakistan dit avoir des « informations crédibles » sur une frappe indienne imminente. Anticipant des actions militaires, le Cachemire pakistanais a fermé pour dix jours ses 1 100 écoles coraniques. Dans les 6 000 écoles publiques, toujours ouvertes, les autorités locales ont lancé il y a quelques jours des formations aux premiers secours.