« Les adversaires de la République islamique iranienne, auréolés d’un incontestable succès militaire, auraient tort de trop se réjouir »

| 2 024


Les frappes ordonnées par le président Donald Trump contre les centrales nucléaires iraniennes soulèvent maintes interrogations. La réplique de la République islamique s’est avérée essentiellement symbolique – attaque annoncée d’avance contre une base militaire américaine préalablement évacuée. Le régime choisira-t-il un jour d’aller plus loin, de mobiliser ce qu’il reste de ses alliés pour laver l’affront ? De se retirer du traité de non-prolifération nucléaire ? De prendre clandestinement le chemin de la bombe atomique en se servant d’uranium enrichi qu’il aurait (peut-être) subtilisé à temps ?

Trump dit vouloir la paix : la distinguera-t-il cette fois de la reddition sans conditions qu’il exigeait il y a peu ? L’humeur du président américain est changeante et, en moins de deux semaines, celui-ci est passé de la diplomatie au soutien aux opérations israéliennes, puis retour à la diplomatie, frappes directes, clin d’œil au changement de régime et enfin vœu de paix éternelle. A quel nouveau caprice cédera-t-il demain ?

Questions importantes, mais d’un intérêt secondaire, car toute réponse est par définition éphémère. En revanche, les conséquences plus profondes des guerres qui ensanglantent le Moyen-Orient, nous les connaissons déjà. Elles nous hanteront pour longtemps.

Hypocrisie occidentale

Pour commencer : après la boucherie de Gaza, et bien que le coût en vies humaines ne s’en rapproche guère, l’offensive israélo-américaine contre l’Iran réduit encore davantage le peu de crédibilité dont jouissent le droit international et les règles régissant les conflits. Droit ? Légitimité ? Concepts désuets et archaïques. Soit. Mais alors, cessons de les invoquer lorsque cela convient – comme envers la Russie –, si c’est pour les ignorer lorsqu’ils dérangent. Et préparons-nous à vivre dans un monde où la guerre se fait parce qu’on le peut, parce qu’on en a les moyens et parce que rien ne l’empêche.

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