le Sénat s’oppose à la généralisation de l’affichage nutritionnel sur les emballages

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Nutri-Score sur une boîte de biscuits, à Paris, le 10 mars 2025.

Les sénateurs ont rejeté, vendredi 21 novembre, une mesure du budget de la Sécurité sociale visant à rendre obligatoire l’affichage du Nutri-score sur les emballages des aliments, suivant l’avis du gouvernement qui la juge contraire aux normes européennes.

Par 212 voix contre 117, le Sénat s’est opposé à un article introduit à l’Assemblée nationale début novembre. La mesure proposait de généraliser le Nutri-score sur les emballages, cette échelle de notation des aliments pouvant aller de A à E. Les entreprises qui refuseraient d’afficher cette information seraient pénalisées d’une taxe de 5 % sur leur chiffre d’affaires, dont le produit serait affecté à l’Assurance maladie.

« L’information, oui ; la taxation, non », s’est justifié le sénateur Les Républicains Laurent Somon. La ministre de la santé, Stéphanie Rist, a aussi soutenu la suppression de cette mesure, avançant une « incompatibilité avec le droit européen ».

La gauche a regretté ce retour en arrière, alors que la suppression de ce dispositif avait été repoussée samedi en commission des affaires sociales. Il est « largement prouvé que le Nutri-score modifie les comportements dans le bon sens et notamment pour l’alimentation des enfants. Le généraliser est un véritable outil de santé publique », a appuyé le sénateur Bernard Jomier (groupe socialiste).

« Déception » de l’UFC-Que choisir

L’association UFC-Que choisir a fait part de sa « déception » car il s’agit d’« un outil de protection des consommateurs ». « Encore une fois, le Sénat a préféré défendre les intérêts industriels plutôt que la santé publique et c’est un problème », a-t-elle ajouté dans un communiqué à l’Agence France-Presse (AFP).

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Les sénateurs ont par ailleurs adopté une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, ciblant notamment de nouveaux produits particulièrement prisés des jeunes comme la boisson Vody. Cette taxe, qui avait déjà été adoptée par les députés, a été élargie par les sénateurs pour prendre en compte certaines boissons mélangeant alcool fort et ingrédients sucrés et aromatisés.

Le Palais du Luxembourg a également adopté un amendement du sénateur Renaissance Xavier Iacovelli pour instaurer une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge.

Ces votes sont loin d’être définitifs car les débats sur ce budget de la Sécu vont se poursuivre entre les deux chambres du Parlement jusqu’au début du mois de décembre au plus tôt.

Le Monde avec AFP

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