« Le peuple palestinien est devenu un peuple oublié »

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Le temps est venu. Celui de nous engager résolument dans le soutien des chrétiens de Terre sainte. Nous les aidons depuis 1856, mais nous devions attendre le bon moment pour intensifier notre aide face à la crise actuelle. Historiquement, les chrétiens sont d’origine palestinienne, même si aujourd’hui il y a de nombreux chrétiens d’origines diverses venus travailler en Israël.

L’histoire des chrétiens palestiniens est l’histoire du peuple palestinien, une histoire bouleversée en 1948, marquée par de nombreux conflits, par l’exode de centaines de milliers de réfugiés, par une absence de perspectives, puisque aucun avenir ne leur a été proposé à ce jour. Surgissent alors les attaques du 7 octobre 2023, qui replacent brutalement le peuple d’Israël devant des situations datant de la seconde guerre mondiale, celles-là même qu’on ne voulait plus revoir en créant l’Etat d’Israël. Des attaques terroristes et criminelles, avec une prise massive et inacceptable d’otages.

Nous mesurons avec gravité l’horreur que cela représente pour les familles israéliennes, mais aussi l’impasse dans laquelle cela conduit les Palestiniens de Gaza et d’ailleurs. La réplique terrible de l’armée israélienne ne s’est pas fait attendre, une explosion de colère contre le Hamas, avec ses morts, ses blessés, et les terribles combats sur la bande de Gaza et la frontière libanaise, mais peu de perspectives politiques à moyen terme : après dix mois de guerre, au moment d’écrire ces lignes, de nombreux otages ne sont pas libérés, le Hamas existe toujours, mais la bande de Gaza est largement détruite, il y a des dizaines de milliers de morts, plus de 80 000 blessés, des maisons, des villes détruites, de la haine de part et d’autre.

La parole est refusée

Le peuple palestinien est devenu un peuple oublié. Les politiques et les diplomates ont parfois la tentation de résoudre les problèmes d’un peuple par l’oubli. Cependant, l’oubli est une violence. La haine est encore un rapport, dégradé, à l’autre ; l’oubli en est l’effacement. La communauté internationale a pensé résoudre la question palestinienne en l’oubliant. C’est aussi une bombe à retardement, car l’oubli ferme des possibilités de solutions qui permettraient la paix.

Nous avons vécu une période de sidération où toute parole était devenue impossible car inaudible, le degré de haine et de victimisation de part et d’autre ayant atteint un niveau de paroxysme. La parole est refusée, le silence surinterprété comme une dissimulation pour nier les souffrances ressenties. Il nous a semblé, à tort ou à raison, que toute parole serait incomprise, que toute action était impossible.

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