Le ministère des affaires étrangères entend lutter contre la désinformation institutionnelle étrangère sur X, en lançant « French response »

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Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, au palais de l’Elysée, le 27 août 2025.

Le Quai d’Orsay a lancé, vendredi 5 septembre, « French Response » sur X. Il est présenté comme le « compte officiel de riposte » de la diplomatie française et a pour ambition de « contrer les attaques fallacieuses dont [la France est] la cible », a défini le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot, vendredi 5 septembre.

Contactées par Le Monde, des sources diplomatiques assurent que ce compte vise « à apporter une réponse rapide aux allégations étrangères hostiles en rétablissant les faits » et à « se doter d’un canal d’expression complémentaire aux comptes institutionnels existants, adapté à la tonalité actuelle des interactions internationales ».

Le premier dans le viseur de la diplomatie française a été, vendredi, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, qui évoquait la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France prévu en septembre à l’Assemblée générale des Nations unies. « La minute – le jour – où la France a annoncé qu’il le ferait, le Hamas s’est retiré de la table des négociations », a-t-il avancé, alors en visite dans la capitale équatorienne, Quito.

« Non, la reconnaissance d’un Etat de Palestine n’a pas causé l’échec des négociations portant sur la libération des otages israéliens », a formulé French Response, dans cette première intervention. A l’appui, un premier tweet de la diplomatie israélienne rapportant l’échec des négociations, puis, cinq heures plus tard, l’annonce par Emmanuel Macron, le 29 juillet sur X, de la prochaine reconnaissance d’un Etat de Palestine.

Une communication offensive dans le dossier proche-oriental

Le Quai d’Orsay souligne que l’absence d’accord sur les otages est imputable au Hamas, comme l’ont reconnu différents pays dans une déclaration après la conférence coprésidée par Paris et Riyad « sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux Etats » et comme l’a écrit l’émissaire américain Steve Witkoff le 24 juillet : « Nous avons décidé de rapatrier notre équipe de Doha pour des consultations à la suite de la dernière réaction du Hamas, qui témoigne clairement d’un manque de volonté de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. Malgré les efforts considérables déployés par les médiateurs, le Hamas ne semble ni coordonné ni de bonne foi. »

Ce compte X s’inscrit dans une volonté de la diplomatie française de répondre publiquement aux attaques, en particulier sur ce dossier proche-oriental. A la fin août, Emmanuel Macron avait répondu fermement dans un courrier de six pages au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui l’accusait d’alimenter le « feu antisémite » en annonçant une prochaine reconnaissance de l’Etat de Palestine. Le président de la République dénonçait alors l’« instrumentalisation » de l’antisémitisme par le chef du gouvernement de l’Etat hébreu, qu’il appelait « à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza ».

Le Monde

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