

Le retour au pouvoir de Donald Trump a tout d’abord laissé les dirigeants japonais assez placides. Au départ, Washington les a ménagés : le secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a qualifié en avril l’Archipel de « partenaire indispensable des Etats-Unis ».
Une assurance qui n’écarte pas l’imprévisibilité des décisions de Donald Trump, sa tendance à considérer les alliances comme une contrainte, à mélanger intérêts économiques et stratégiques, et à formuler des exigences inacceptables par Tokyo, comme faire passer les dépenses militaires de 2 % du PIB (en 2027) à 3,5 %, voire 5 %, afin de les aligner sur celles des Européens. Le Japon s’aperçoit qu’il lui sera de plus en plus difficile de poursuivre une politique étrangère fondée sur le respect du droit international et le multilatéralisme.
Le Japon s’est démarqué de la position de l’Allemagne, de la France et de la Royaume-Uni en condamnant l’attaque de l’Iran par l’Etat hébreu, jugée « inacceptable, alors que se poursuivent des négociations », a déclaré, le 13 juin, le premier ministre, Shigeru Ishiba. Ce dernier a été plus allusif, en revanche, sur l’attaque le 21 juin par les Etats-Unis des sites nucléaires iraniens, appelant les deux parties à reprendre le dialogue, puis disant « comprendre la nécessité » de stopper les ambitions nucléaires de l’Iran. « Nous ne pouvons pas dire ouvertement que nous désapprouvons l’action des Etats-Unis », a déclaré au quotidien Asahi une source proche du ministère des affaires étrangères.
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