
L’homme qui communique plus vite que son ombre ne pouvait pas rater ça. Ce samedi 31 mai, il est un peu plus de 23 heures, à Munich. Alors que le joueur parisien Senny Mayulu vient d’inscrire le dernier but du Paris Saint-Germain (PSG) en finale de la Ligue des champions face à l’Inter Milan, scellant un succès historique (5-0), le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, dégaine déjà un communiqué d’autocongratulation. « La victoire du PSG est le résultat de la stratégie globale mise en place depuis plusieurs années et qui porte ses fruits. » Dans un pas de deux parfaitement orchestré, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, lui renvoie l’ascenseur quelques minutes plus tard, en conférence de presse : « On a le meilleur président de la Ligue, Vincent Labrune, qui fait du bon travail. »
Soyons clairs : en dehors du président parisien, Labrune ne trouverait pas grand monde pour le célébrer depuis son arrivée, en septembre 2020, à la tête de la LFP, la structure chargée de gérer les 36 clubs professionnels français (18 en Ligue 1, 18 en Ligue 2), sous le contrôle – supposé – de la Fédération française de football (FFF), par ailleurs chargée du football amateur (2,5 millions de licenciés), mais aussi de l’organisation de la Coupe de France et, bien sûr, de l’équipe de France.
Si le patron de la Ligue concentre à ce point les critiques, c’est que le foot professionnel dont il a la charge est au plus mal : 1,3 milliard d’euros de pertes d’exploitation pour l’ensemble des clubs, des menaces de faillite, un modèle obsolète, des conflits entre présidents, des tribunes gangrenées par la violence et l’homophobie, une image déplorable, un championnat dépourvu de tout suspense en raison de l’écrasante domination du PSG… Aux yeux de nombre de décideurs, Labrune incarne ce marasme. Cruel retournement de situation pour celui qui, à l’orée de son premier mandat (2020-2024), fit pourtant figure d’homme providentiel.
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