le communicant Jean-Martial Ribes mis en examen

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Un ancien proche du président qatari du Paris-Saint-Germain (PSG), Nasser Al-Khelaïfi, est dans le collimateur de la justice. Selon nos informations, le communicant Jean-Martial Ribes, ex-directeur de la communication du PSG (2017-2022) et du fonds Qatar Sports Investments, passé par le groupe LVMH, a été placé en garde à vue et mis en examen le 1er décembre, notamment pour « corruption et trafic d’influence actifs » et « complicité et recel de détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel ». Ce développement intervient dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, à l’automne 2022, contre le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane et l’ex-policier antiterroriste devenu salarié du PSG Malik Nait-Liman. M. Ribes est le sixième protagoniste à être mis en examen dans cette affaire d’espionnage à tiroirs, après MM. Benabderrahmane, Nait-Liman, ainsi que trois policiers.

Selon le rapport de synthèse d’enquête rédigé par les policiers de la direction générale de la sécurité intérieure et de l’inspection générale de la police nationale, M. Ribes aurait sollicité, en 2017, M. Nait-Liman pour « le renouvellement du titre de séjour de son épouse ». Des places à un match du PSG auraient été offertes en retour à un « agent du renseignement ». « Il n’y a jamais eu de contrepartie ou trafic d’influence en lien avec des places », affirme Romain Vanni, l’avocat de M. Ribes. M. Ribes conteste les faits qui lui sont reprochés et précise que toutes les actions qu’il a réalisées pendant ses nombreuses années de présence au sein du PSG ont toujours été faites dans la légalité, que ce soit dans le cadre de la promotion, du développement ou de la défense des intérêts du club en France et à l’étranger. »

Par ailleurs, M. Ribes aurait demandé à M. Nait-Liman « de faire interdire son fils des cercles de jeux », les investigations ne permettant pas de « déterminer si M. Nait-Liman avait effectué ou non des démarches en ce sens ». Selon les enquêteurs, M. Ribes aurait sollicité M. Nait-Liman en 2019 pour identifier le numéro de Nelson, ce supporteur qui a été giflé par la star brésilienne du PSG, Neymar, en avril 2019, au terme de la défaite du club parisien contre le Stade rennais, en finale de la Coupe de France, au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). M. Ribes aurait demandé à M. Nait-Liman de « monter un dossier rapide » sur le jeune supporteur.

Le « criblage d’identité » d’un supporteur

« Il faut lâcher les loups sur lui », lui a alors répondu M. Nait-Liman. « En contrepartie », un brigadier-chef aurait obtenu « des places pour des matchs au PSG », écrivent les enquêteurs. Par ailleurs, le policier aurait consulté des fichiers de police pour vérifier si Nelson avait des antécédents judiciaires. « Il s’agissait d’un procédé standard afin de recueillir rapidement des informations sur l’identité de ce supporteur, ses antécédents judiciaires éventuels en lien avec des interdictions de stade et ses motivations afin de déterminer si le club devait l’attaquer en justice et éventuellement de déterminer la responsabilité de l’organisateur du match », avance l’avocat de M. Ribes, Romain Vanni.

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