Le chef de la diplomatie nigériane en visite à Niamey dans un contexte de tensions entre les deux pays

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Le ministre nigérian des affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, au siège des Nations unies, à New York, le 22 septembre 2024.

Le ministre nigérian des affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a rencontré à Niamey, mercredi 16 avril, son homologue nigérien, Yaou Sangaré Bakary, dans un contexte de tensions entre les deux pays voisins depuis le coup d’Etat de juillet 2023. C’est la deuxième visite d’un haut responsable nigérian au Niger depuis le putsch, après celle du chef d’état-major des armées, Christopher Musa, qui s’était rendu à Niamey en août 2024 pour discuter d’une coopération militaire avec le général nigérien Moussa Salao Barmou.

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« Les échanges se sont déroulés dans un climat de grande cordialité et ont permis d’examiner en profondeur les défis auxquels sont confrontés les deux pays et les grandes questions d’actualité aux niveaux sous-régional, régional et international », a indiqué un communiqué signé par les deux ministres.

Les discussions entre Yusuf Maitama Tuggar et Yaou Sangaré Bakary ont porté principalement sur la coopération économique et la sécurité transfrontalière. Ils ont abordé le projet de chemin de fer devant relier les villes nigérianes de Kano, Katsina et Jibiya à Maradi, au Niger, dont la mise en service est prévue pour 2026. Les discussions ont également porté sur la construction de l’autoroute transsaharienne, le gazoduc transsaharien, ainsi que sur les questions liées aux droits de douane et à la fiscalité.

Menace terroriste

Les deux ministres ont aussi évoqué la menace terroriste le long de leurs frontières, « qui constitue un véritable obstacle à la mise en œuvre effective de tous les programmes de développement initiés par les gouvernements de leurs pays », selon eux.

Le déplacement de Yusuf Maitama Tuggar, dont les médias nigériens n’ont pas fait état, intervient quelques jours après un nouvel appel du Nigeria exigeant la libération de Mohamed Bazoum, le président nigérien retenu par la junte depuis son renversement en 2023. « Nous voulons qu’il soit libéré. Nous estimons qu’il n’a commis aucune infraction », a déclaré vendredi le ministre nigérian de l’information, Mohammed Idris, dans une interview à la chaîne de télévision France 24.

Le 26 juillet 2023, après seulement deux ans à la tête du pays, Mohamed Bazoum avait été renversé par le général Abdourahamane Tiani, chef de sa garde présidentielle, qui l’accusait de ne pas avoir protégé le Niger contre les attaques djihadistes. Depuis lors, il est détenu dans des conditions strictes avec son épouse, Hadiza, au palais présidentiel de Niamey. Depuis le coup d’Etat, le Niger a quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, tous deux gouvernés par des militaires et également confrontés à des attaques djihadistes meurtrières. Ils ont formé ensemble l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et se sont rapprochés de la Russie.

Le Monde avec AFP

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