l’armée israélienne poursuit sans répit son offensive et ordonne des évacuations dans le nord de la bande de Gaza

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Retrouvez notre point sur la situation d’hier.

Dans la ville de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, le 8 septembre 2024.

Les opérations israéliennes, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire et sanitaire dans la bande de Gaza, y ont fait 40 988 morts, d’après le dernier bilan publié lundi 9 septembre par le ministère de la santé du gouvernement du Hamas. D’après les Nations unies, la majorité des victimes sont des femmes et des enfants.

Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien après son attaque sans précédent du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée.

L’armée israélienne poursuit sans répit son offensive dans le nord de la bande de Gaza

L’armée israélienne a ordonné lundi l’évacuation de plusieurs secteurs du nord-ouest de la bande de Gaza. Une carte appelant à évacuer différents quartiers « considérés comme des zones de combat dangereuses » a été publiée sur le réseau social X par un porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee. « Des organisations terroristes tirent à nouveau des roquettes sur l’Etat d’Israël et commettent des actes terroristes à partir de cette zone », a-t-il précisé en arabe. L’armée israélienne avait pourtant annoncé début janvier avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire » du Hamas dans le Nord, avant de lancer ses opérations terrestres dans le centre et le sud du territoire palestinien.

Plus tôt aujourd’hui, les brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, un autre groupe palestinien à Gaza, avaient revendiqué des tirs de roquettes sur Israël, en particulier sur la ville d’Ashkelon. Aucun lien n’a été établi jusqu’ici entre les tirs de roquettes et l’ordre d’évacuation.

L’armée israélienne a lancé à plusieurs reprises des ordres d’évacuation en vue d’opérations militaires dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Presque toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois en près d’un an de guerre. Des dizaines de milliers de personnes quittent à chaque évacuation leurs logements ou abri de fortune, en emportant avec elles leurs affaires, sans savoir parfois où aller.

En Cisjordanie, les opérations israéliennes aggravent une situation « calamiteuse » selon l’ONU

Devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé l’escalade de la violence en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. « En Cisjordanie, des opérations meurtrières et destructrices, dont certaines sont d’une ampleur inégalée au cours des deux dernières décennies, aggravent une situation calamiteuse, déjà exacerbée par les violences meurtrières de colons », a-t-il déclaré dans son discours général.

Israël a multiplié ces dernières semaines les opérations militaires d’ampleur en Cisjordanie, où les violences ont flambé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Selon le ministère palestinien de la santé, au moins 662 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, tandis qu’au moins 23 Israéliens, dont des soldats et des policiers, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires, selon les données officielles israéliennes. Dimanche, trois vigiles israéliens ont été tués par le chauffeur d’un camion qui a ouvert le feu au point de passage contrôlé par Israël entre la Cisjordanie et la Jordanie, selon l’armée israélienne.

M. Türk a par ailleurs souligné que « près de 10 000 Palestiniens sont détenus dans des prisons ou des installations militaires ad hoc israéliennes », précisant que le nombre réel devait être « probablement plus élevé ». « Beaucoup » de ces personnes sont détenues de manière arbitraire, « et plus de 50 personnes sont mortes » en raison de conditions inhumaines et de mauvais traitements, a-t-il souligné. « Mettre fin à cette guerre et éviter un conflit régional de grande ampleur est une priorité absolue et urgente », a également soutenu le Haut-Commissaire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Cisjordanie, le spectre d’une extension de la guerre de Gaza

Hommage en Cisjordanie à une militante américano-turque tuée

Des Palestiniens prient auprès de la dépouille d’Aysenur Ezgi Eygi, lors d’une procession funéraire à Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 9 septembre 2024.

Des centaines de personnes ont rendu hommage lundi à Naplouse, en Cisjordanie occupée, à une militante américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, tuée par balle vendredi lors d’une manifestation contre la colonisation juive à Beita, près de Naplouse. Des centaines de personnes, dont des personnalités locales palestiniennes, ont participé à une cérémonie de recueillement en hommage à la militante de 26 ans, membre de l’organisation propalestinienne International Solidarity Movement (ISM).

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Sa famille a accusé les forces israéliennes de l’avoir tuée et réclamé une « enquête indépendante ». La Turquie a aussi accusé Israël, alors que les Etats-Unis ont indiqué lundi attendre de la part des autorités israéliennes « une enquête rapide, approfondie et transparente ». L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu dans le secteur de Beita et dit « examiner les informations selon lesquelles une ressortissante étrangère a été tuée ».

En Syrie, dix-huit morts dans des frappes israéliennes sur des sites militaires, selon Damas

Dix-huit personnes au moins ont été tuées lundi dans une série de « frappes israéliennes » sur des sites militaires dans le centre de la Syrie, selon les autorités syriennes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) − basé au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre − a, pour sa part, fait état de 26 morts.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a souligné qu’il s’agissait de « l’un des raids les plus violents » menés par l’aviation israélienne sur la Syrie. Il a précisé que les frappes avaient visé « le centre de recherche scientifique de Mesyaf et des sites environnants ». Selon lui, ce centre dans lequel œuvrent des experts iraniens « développe des armes, notamment des missiles de précision et des drones ». Interrogée par l’AFP à Jérusalem, l’armée israélienne a indiqué « ne pas commenter les informations de médias étrangers ».

Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes visant l’armée du président Bachar al-Assad et les groupes pro-iraniens qui le soutiennent. Les raids israéliens en Syrie se sont intensifiés après le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Dans un communiqué, le ministère syrien des affaires étrangères a vivement dénoncé les frappes qu’il a imputées à Israël, l’accusant de tenter « de provoquer une escalade supplémentaire dans la région ». A Téhéran, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné cette « attaque criminelle » qu’il a imputée à Israël.

Le Monde

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