
Des soldats israéliens bloquent des journalistes lors d’une visite organisée par les réalisateurs de « No Other Land »
Des soldats israéliens ont empêché lundi des journalistes d’entrer dans des villages de Cisjordanie lors d’une visite organisée par les réalisateurs du film oscarisé No Other Land, rapportent l’Agence France-Presse (AFP) et Associated Press (AP).
Les réalisateurs du film, qui raconte le déplacement forcé de Palestiniens à Massafer Yatta, une région de Cisjordanie, déclarée zone militaire restreinte par Israël dans les années 1980, avaient invité des journalistes pour qu’ils puissent interroger les résidents, après plusieurs épisodes de violence ces dernières semaines, notamment des intrusions de colons dans ces villages, selon les réalisateurs.
« Les démolitions menées par les soldats et les autorités israéliennes contre nos maisons, nos écoles et nos biens se multiplient de manière effrénée », a déclaré Basel Adra, l’un des coréalisateurs qui vit dans la région, à l’AFP.
Quand les journalistes sont arrivés aux portes de Tuwani, le village de M. Adra, des policiers et des soldats israéliens les ont empêchés d’entrer, affirmant mettre en place un poste de contrôle pour vingt-quatre heures. « Ils ne veulent pas que les journalistes se rendent dans les villages pour rencontrer les habitants », a assuré Basel Adra, qui avait invité les journalistes chez lui. « Il est clair qu’ils ne veulent pas que le monde voie ce qui se passe ici. »
Les forces de l’ordre ont aussi empêché une délégation de l’Autorité palestinienne, arrivée peu après les journalistes, d’accéder au village.
Un soldat israélien, qui a refusé de donner son nom, a déclaré à l’AFP que les forces de l’ordre étaient déployées pour « maintenir l’ordre public ». « Il y a eu de violents affrontements entre colons, Juifs, Arabes et journalistes, et pour empêcher ces affrontements violents, nous avons décidé de ne pas autoriser d’entrées aujourd’hui », a-t-il expliqué.
Dans une vidéo publiée sur X par un des coréalisateurs du film, Yuval Abraham, un soldat israélien déclare à un groupe de journalistes internationaux qu’il n’y a « pas de passage » dans la zone en raison d’un ordre militaire.
« Ces policiers et soldats, qui sont ici aujourd’hui pour empêcher les médias internationaux d’entrer, non seulement ils ne viennent pas empêcher la violence des colons, mais souvent ils y participent », a commenté M. Abraham.
L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire d’AP.
Les hôpitaux ont reçu les corps de 52 personnes et 503 blessés au cours des dernières vingt-quatre heures, selon le ministère de la santé local
Les corps de 52 personnes (dont un extrait des décombres) et 503 blessés ont été acheminés dans les hôpitaux du territoire palestinien, rapporte le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas. Ces chiffres n’incluent pas ceux des hôpitaux du gouvernorat du nord de l’enclave, du fait des difficultés pour y accéder, précise le ministère.
Depuis le 7 octobre 2023, 54 470 morts et 124 693 blessés ont été recensés dans la bande de Gaza, selon le bilan du ministère.

Le point sur l’actualité lundi 2 juin à 16 heures
- Le secrétaire général de l’ONU a appelé à une enquête indépendante après la mort dimanche d’au moins 31 personnes dans des tirs près du centre de distribution d’aide de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) dans le sud du territoire. Lundi matin, les autorités sanitaires ont fait état de trois morts et de dizaines de blessés près du site. L’ONG, qu’Israël et les Etats-Unis veulent imposer comme unique acteur humanitaire dans l’enclave, a nié tout incident, tandis que l’armée israélienne a démenti avoir visé la foule.
- L’ONG Médecins sans frontières a affirmé que des personnes qu’elle a soignées sur le site de distribution d’aide de la GHF avaient été ciblées par des tirs, qualifiant ce système de distribution de « déshumanisant, dangereux et sévèrement inefficace ». Philippe Lazzarini, chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déploré que la distribution d’aide humanitaire à Gaza soit devenue un « piège mortel ».
- La défense civile de Gaza a annoncé la mort lundi de 14 personnes, dont six enfants, dans un bombardement israélien sur une habitation à Jabaliya, dans le nord de l’enclave palestinienne. Un bombardement sur une maison dans la ville de Gaza a également tué cinq personnes, selon l’organisation de secouristes.
- L’armée israélienne a détruit dimanche soir le centre Noura Al-Kaabi, le dernier hôpital du nord de l’enclave palestinienne à proposer des services de dialyse, a rapporté le ministère de la santé de Gaza.
- La militante pour le climat Greta Thunberg, la députée européenne (La France insoumise) Rima Hassan ainsi que dix autres militants ont pris la mer dimanche en direction de la bande de Gaza à bord d’un bateau géré par l’organisation non gouvernementale Coalition pour la flottille de la liberté. Le navire tentera d’atteindre les côtes du territoire palestinien dévasté pour apporter de l’aide humanitaire et « briser le siège israélien ».
- Le ministre de la défense israélien, Israel Katz, a affirmé dimanche avoir ordonné à l’armée d’aller de l’avant dans la bande de Gaza, « indépendamment de toute négociation », afin d’accroître la pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages.
- Le Hamas s’est dit prêt à entamer « immédiatement » un nouveau cycle de négociations pour « parvenir à un accord sur les points de discorde » en vue d’un cessez-le-feu. De leur côté, le Qatar et l’Egypte ont dit vouloir « intensifier les efforts visant à surmonter les obstacles », en coordination avec les Etats-Unis, le troisième pays médiateur.
Cinq personnes tuées par un bombardement israélien sur une habitation dans la ville de Gaza, selon la défense civile
Au moins cinq personnes ont été tuées par un bombardement israélien sur une habitation dans le quartier Al-Zeitoun dans la ville de Gaza, rapporte le porte-parole de la défense civile dans un communiqué publié sur Télégram. Il s’agit d’un bilan provisoire, l’organisation de secouristes indiquant qu’un « certain nombre » de victimes sont encore sous les décombres.
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L’armée israélienne se félicite d’avoir attaqué « des dizaines de cibles terroristes » à Gaza au cours des dernières vingt-quatre heures
L’armée israélienne a annoncé lundi, dans un communiqué sur X, qu’elle continuait d’étendre ses opérations terrestres « à l’ensemble de la bande de Gaza » et se félicite d’avoir bombardé des « dizaines de cibles terroristes » au cours des dernières vingt-quatre heures dans le cadre de son opération « Les Chariots de Gédéon ». Elle affirme opérer dans la bande de Gaza pour « protéger la sécurité des citoyens israéliens ».
Le chef de l’ONU appelle à une enquête indépendante à la suite de tirs près d’un centre d’aide à Gaza
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante après la mort d’au moins 31 personnes dans des tirs, la veille, près d’un centre de distribution de la Gaza Humanitarian Foundation dans le sud du territoire, les secours accusant l’armée israélienne d’en être responsable. « Il est inacceptable que des Palestiniens risquent leur vie pour obtenir de la nourriture », a déclaré lundi, dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Je demande l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sur ces événements et que les auteurs soient tenus pour responsables », a-t-il ajouté, se disant « horrifié ».
Quatorze personnes tuées un bombardement israélien à Jabaliya, selon la défense civile
La défense civile de Gaza a annoncé la mort de 14 personnes lundi dans un bombardement israélien sur une habitation à Jabaliya, dans le nord du territoire palestinien. « Le nombre de martyrs (…) est passé à 14 parmi lesquels six enfants et trois femmes, en plus des 20 personnes qui se trouvent encore sous les décombres », a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal.
Au moins 50 000 enfants tués ou blessés dans la bande de Gaza en vingt mois
Au moins 50 000 enfants ont été tués ou blessés dans la bande de Gaza en l’espace de seulement vingt mois, a rapporté lundi Juliette Touma, directrice de la communication de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), citant un bilan de l’Unicef. « C’est quelque chose qui devrait choquer le monde entier et pousser à plus d’actions pour stopper cette guerre », a-t-elle ajouté.

L’UNRWA rappelle sur X que « des civils, dont des enfants, des travailleurs humanitaires et médicaux, des secouristes et des journalistes, continuent d’être tués et blessés dans la bande de Gaza. Personne n’est en sécurité, personne n’est épargné, aucun endroit n’est sûr à Gaza ».
Huit personnes, dont un enfant, tuées lundi matin par des bombardements israéliens, selon WAFa
Au moins huit personnes ont été tuées par des bombardements aériens israéliens lundi matin, rapporte l’agence de presse palestinienne WAFa. Quatre personnes ont été tuées par des drones israéliens dans le camp de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, selon WAFa, qui rapporte également la mort de trois personnes à Al-Boureij dans le bombardement de leur véhicule, ainsi que la mort d’un enfant, tué par un tir de drone près d’un rond-point au sud-ouest de la ville de Gaza.
L’armée israélienne a détruit le centre Noura Al-Kaabi, destiné aux patients sous dialyse, rapporte le ministère de la santé de Gaza
L’armée israélienne a détruit dimanche soir le centre Noura Al-Kaabi qui accueillait des patients sous dialyse, dans le nord de la bande de Gaza, rapporte le ministère de la santé de Gaza dans un communiqué publié sur Telegram. Cet hôpital était le seul du nord de l’enclave à proposer des services de dialyse aux patients souffrant de maladies rénales. Il avait déjà été la cible, à plusieurs reprises, de bombardements aériens israéliens, endommageant plusieurs appareils de dialyse.
Au moins trois personnes tuées lundi matin par des tirs près du centre de distribution d’aide à Rafah, selon le bureau des médias de Gaza
Au moins trois personnes ont été tuées lundi matin et trente-cinq autres blessées par des tirs de l’armée israélienne à proximité du centre de distribution d’aide humanitaire de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, rapporte le bureau des médias du gouvernement de Gaza dans un communiqué publié sur Telegram.
Selon son bilan, 52 personnes ont été tuées et 340 blessées par l’armée israélienne alors qu’elles attendaient de l’aide à Rafah et dans le corridor de Netzarim, dans le centre de l’enclave, depuis la mise en place du nouveau mécanisme de distribution géré par la GHF le 27 mai.
Gaza : des tirs à proximité d’un point de distribution d’aide à Rafah font de nombreux morts et blessés
Par Clothilde Mraffko, Marie Jo Sader

Depuis vingt jours, Ahmed Rashad a épuisé ses derniers stocks de conserves. L’ancien employé du secteur privé peine à acheter de quoi calmer un peu la faim qui tiraille ses cinq enfants et sa famille. Leur maison à Rafah a été détruite, elle est aujourd’hui dans une parcelle interdite d’accès par l’armée israélienne. Ils survivent à quinze sous une tente, dans la zone dite « humanitaire » d’Al-Mawassi, un bout de sable dépourvu de tout dans le sud-ouest de la bande de Gaza. Dans la nuit de samedi à dimanche, Ahmed Rashad a suivi quelques voisins, en direction de Tell Al-Sultan, à Rafah, vers un point de distribution de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), une ONG qu’Israël et les Etats-Unis veulent imposer comme unique acteur humanitaire dans l’enclave. Il n’y avait pas d’annonce officielle, mais tous espéraient une distribution.
L’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah annonce avoir reçu dimanche un « afflux de blessés par balles »
Le Comité international de la Croix-Rouge rapporte que son hôpital de campagne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, d’une capacité de 60 lits, a reçu dimanche matin un « afflux » de blessés, « au nombre de 179, dont des femmes et des enfants ». « La majorité des blessés souffraient de blessures causées par des balles et des éclats. Vingt et une personnes ont été déclarées mortes à leur arrivée à l’hopital », explique l’organisation dans un communiqué publié sur Facebook. « L’ampleur de l’incident dépasse largement les capacités opérationnelles de l’établissement », insiste-t-elle.
La Croix-Rouge précise que « tous tentaient d’accéder à un point de distribution d’aide humanitaire ». Les secours ont annoncé qu’au moins 31 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens près du centre de distribution d’aide humanitaire géré par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une société privée soutenue par les Etats-Unis. L’armée israélienne a nié avoir tiré sur des civils tandis qu’un porte-parole de la GHF a évoqué des informations « fausses et fabriquées de toutes pièces ».
Mais une source militaire israélienne a reconnu « des tirs de sommation (…) en direction de plusieurs suspects qui avançaient en direction de soldats » dimanche avant le lever du jour, à environ un kilomètre de ce centre.
L’aviation israélienne bombarde la mosquée Al-Ansar à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza




Des tirs à proximité d’un point de distribution d’aide à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, font de nombreux morts et blessés
Les secours ont annoncé qu’au moins 31 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens dimanche près d’un centre de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. L’organisation Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les Etats-Unis et chargée de la distribution, ainsi que l’armée israélienne nient tout incident.
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