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L’Afrique du Sud a dénoncé, samedi 8 février, la « campagne de désinformation et de propagande » qui a, selon elle, motivé la fin de l’aide américaine en sa faveur, en représailles d’une loi sur l’expropriation que Washington juge discriminatoire envers la minorité blanche.
Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères sud-africain se dit « très préoccupé » par « le postulat de base de ce décret », qui « manque d’exactitude factuelle et ne reconnaît pas l’histoire profonde et douloureuse de l’Afrique du Sud en matière de colonialisme et d’apartheid ». La présidence sud-africaine a réfuté ces derniers jours toute intention de « confisquer des terres ».
La grande majorité des terres restent détenues en Afrique du Sud par la minorité blanche, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid qui a pris fin il y a une trentaine d’années, et avant, pendant la colonisation.
« Nous sommes préoccupés par ce qui semble être une campagne de désinformation et de propagande visant à déformer notre grande nation », affirme encore le ministère des affaires étrangères. « Il est décevant de constater que de tels récits semblent avoir la faveur des décideurs des États-Unis d’Amérique », ajoute-t-il.
L’Afrique du Sud ne se laissera pas « intimider »
Pretoria juge particulièrement « ironique » que le décret américain prévoie « l’octroi du statut de réfugié aux Etats-Unis à un groupe de Sud-Africains qui compte parmi les plus privilégiés sur le plan économique » alors que, dans le même temps, « des personnes vulnérables originaires d’autres régions du monde (…) se voient refuser l’asile ».
Le décret américain promet spécifiquement de porter assistance aux membres de la minorité afrikaner, descendants des premiers colons européens, estimant que la récente loi sud-africaine sur l’expropriation est discriminatoire à leur égard.
Cette loi « permettra au gouvernement sud-africain de saisir les propriétés agricoles de la minorité ethnique des Afrikaners sans compensation », a dénoncé Donald Trump, vendredi, dans ce décret ordonnant le gel de tout financement tant que le gouvernement sud-africain continue « ses pratiques injustes et immorales ».
La veille, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait affirmé, lors de son discours annuel à la nation, que son pays ne se laisserait pas « intimider » par les mesures américaines.
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La loi promulguée en janvier clarifie le cadre juridique des expropriations, sans nouveauté sur le fond de l’avis de la plupart des juristes. Mais elle cristallise les peurs d’une petite partie de la minorité blanche. Le texte permet au gouvernement sud-africain, par mesure d’intérêt général, de décider d’expropriations sans compensation dans certaines circonstances exceptionnelles où cela serait « juste et équitable ».