l’affaire des tableaux de Claude Guéant, achetés par de l’argent libyen

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L’ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant, à Paris le 20 janvier 2025.

Claude Guéant a une autonomie judiciaire limitée. Il a passé les 80 ans, est mal en point, et les médecins lui ont accordé une heure au maximum d’audience par jour. La présidente en décompte scrupuleusement les minutes. L’ancien ministre de l’intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy répond avec soin et une pointe de lassitude, pour défendre des versions improbables pour son intelligence aiguë. Mais il a été, mercredi 19 février, plus incisif que d’ordinaire, au procès sur les soupçons de financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007. Cette fois, son honneur est en jeu : pourquoi ce bourreau de travail, austère haut fonctionnaire, parfaite incarnation des grands serviteurs de l’Etat, a-t-il accepté de toucher 500 000 euros du colonel Kadhafi ? Pour s’acheter un bel appartement rue Weber, dans le 16ᵉ arrondissement parisien.

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C’est l’affaire des tableaux. Claude Guéant assure avoir acheté deux jolies petites peintures, non signées, attribuées à un petit maître hollandais du XVIIᵉ siècle, Andries van Eertvelt, pour 30 000 à 50 000 euros au Louvre des antiquaires. Un soir de l’automne 2007, il dit avoir été invité à l’hôtel du Ritz par l’ambassadrice de Malaisie en France, et y avoir rencontré un avocat, Sivajothi Rajendram, tellement intéressé par ces tableaux qu’il est finalement venu les voir. Premier problème, l’ambassadrice a dit qu’elle avait quitté la France un an plus tôt, en 2006, et qu’il n’y avait jamais eu de dîner : « Il me semble que ce que M. Claude Guéant a dit était fabriqué de toutes pièces, a-t-elle répondu aux enquêteurs. Je ne connais pas du tout M. Claude Guéant. »

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