« L’accent doit être mis sur le recrutement local des médecins afin d’ancrer leur pratique, durablement, dans les territoires »

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A l’heure où chacun revendique, avec plus ou moins de sincérité, d’être « utile au pays », une initiative parlementaire mérite d’être saluée et soutenue : la proposition de loi transpartisane contre les déserts médicaux. Celle-ci émane d’un groupe de travail composé de parlementaires de droite, de gauche et du centre, qui travaillent depuis plus de deux ans, avec opiniâtreté, à la recherche de nouvelles dispositions pour lutter contre la désertification médicale. L’aggravation du phénomène a conduit les parlementaires à envisager des mesures d’urgence afin de rétablir l’égal accès aux soins pour tous, promesse républicaine et principe fondateur de l’Assurance-maladie.

En France, depuis 2010, la densité médicale s’est dégradée dans presque 70 % des départements. Aujourd’hui, plus de 10 millions de Français sont concernés par ce phénomène. Les parlementaires rappellent que, dans les zones sous-dotées, il faut attendre 11 jours pour obtenir un rendez-vous avec un généraliste, 93 jours pour un gynécologue et 189 jours pour un ophtalmologue. La désertification médicale touche en premier lieu les zones rurales, accréditant ainsi le sentiment d’abandon d’une partie de la population et nourrissant très largement un vote protestataire, principalement tourné vers l’extrême droite.

En l’absence de mesures politiques fortes, ce phénomène – déjà fortement ressenti par nos concitoyens – est voué à s’aggraver en raison de l’évolution à long terme de la démographie médicale. Il est donc temps d’agir résolument, au nom de l’intérêt général, sans idéologie. C’est le sens de cette proposition de loi qui, par les modalités de son élaboration, semble refléter au plus près l’expression de la volonté générale. Celle-ci s’articule autour d’un triptyque : réguler, former, accompagner. Si les trois volets sont d’importance, une mesure spécifique du volet régulation retient tout particulièrement l’attention.

Encourager l’exercice collectif de la médecine

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