La stratégie ambiguë du Parti populaire européen vis-à-vis de l’extrême droite

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Le chef du Parti populaire (PP) espagnol, Alberto Nuñez Feijoo, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, lors du congrès du Parti populaire européen (PPE), à Valence (Espagne), le 30 avril 2025.

Si, partout sur le Vieux Continent, les partis d’extrême droite se sont félicités de leur performance aux élections européennes de 2024, la percée des souverainistes a aussi, d’une certaine manière, fait les affaires du Parti populaire européen (PPE). Elle offre un rôle pivot à la famille chrétienne démocrate, la première force politique au Parlement strasbourgeois.

Au sein de l’hémicycle, le PPE a désormais le choix entre deux majorités : celle qu’il forme avec les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux de Renew (sur laquelle la Commission compte pour faire avancer son agenda) et celle qu’il peut nouer, quand cela sert ses intérêts, avec l’extrême droite. Répartie sur trois groupes politiques – Les Patriotes, les Conservateurs et réformistes européens (CRE) et L’Europe des nations souveraines (ENS) –, elle représente aujourd’hui une alternative pour la droite classique.

A l’heure où les populismes de droite gagnent des points partout en Europe, Manfred Weber, le président du PPE, n’hésite pas à jouer de ce rapport de force inédit, quitte à voter avec le parti allemand Alternative für Deutschland ou le Rassemblement national, dès lors, argue-t-il, que cela lui permet de tenir ses promesses de campagne. Sur la lutte contre l’immigration, le pacte vert ou une bureaucratie excessive, il est souvent en phase avec l’extrême droite. « Sur ces sujets, la droite court après l’extrême droite », résume l’eurodéputé Renew Pascal Canfin.

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