La Russie fait pression pour empêcher le transfert de F-16 à l’Ukraine

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Un pilote de chasse ukrainien dans un simulateur de vol de l’armée de l’air française, lors de la formation de pilotage de F-16 sur une base du sud-ouest de la France, le 14 juin 2024.

A quelques jours du sommet de l’OTAN, qui doit avoir lieu à Washington du 9 au 11 juillet, la Russie accentue fortement la pression militaire sur Kiev, en multipliant les frappes contre ses bases aériennes. Une pression en grande partie liée, selon les analystes, à l’imminence du transfert officiel des premiers avions de chasse F-16, promis depuis de longs mois à l’Ukraine par les Occidentaux.

En quelques jours, plusieurs frappes d’ampleur ont en effet atteint des bases ukrainiennes, selon des informations corroborées côté russe comme occidental. D’abord à Myrhorod, dans la région de Poltava, dans le centre de l’Ukraine, les 1er et 2 juillet, puis sur l’aérodrome de Dolgintsevo, dans la région de Dnipro, à 80 kilomètres de la ligne de front, a déclaré le ministère russe de la défense le 4 juillet. Au moins six avions de chasse auraient été détruits, d’après Moscou. Des pertes que n’ont pas démenties les Ukrainiens, même s’ils ont cherché à les minimiser.

Ce n’est pas la première fois que les Russes visent des bases aériennes ukrainiennes. Mais ces derniers mois, leurs campagnes aériennes s’étaient concentrées sur les infrastructures énergétiques, au point que les Ukrainiens s’inquiètent déjà de l’hiver, avec un accès au chauffage et à l’électricité encore plus limité que les années précédentes. Les récentes frappes dénotent le souhait côté russe de « montrer les muscles pour faire douter les Ukrainiens et leurs soutiens à un moment charnière », estime une source militaire occidentale.

Evoqué depuis début 2023, l’envoi de F-16 à l’Ukraine est en effet censé devenir une réalité opérationnelle cet été, du moins pour les premiers appareils. Quelque 95 de ces appareils de fabrication américaine ont été promis à Kiev par les alliés, d’ici à 2028 : trente en provenance de Belgique, vingt-quatre des Pays-Bas, vingt-deux de Norvège et dix-neuf du Danemark. La Suède s’est aussi engagée, fin mai, à envoyer un avion de type Awacs, indispensable pour l’acquisition du renseignement et la coordination d’éventuelles opérations avec des F-16.

Manque de « bulles » de défense

La pression russe survient aussi alors que plusieurs pays ont confirmé, ces dernières semaines, l’arrivée de premiers F-16 en Roumanie, riveraine de la mer Noire et frontalière de l’Ukraine. C’est dans ce pays qu’a ouvert, fin 2023, un centre de formation pour les Ukrainiens où les futurs pilotes doivent s’entraîner à la prise en main des F-16 après plusieurs mois de formation plus théorique, encadrés par les alliés.

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