
Réunis au Danemark, les 27 pays membres de l’UE se penchent sur leur défense
Les dirigeants des Vingt-Sept se retrouvent, mercredi, à Copenhague pour renforcer la défense du continent face à la menace russe, au moment où de mystérieux drones dans le ciel danois ont encore accru la tension ces derniers jours.
Des milliers de policiers ont été mobilisés pour ce sommet qui sera suivi, le lendemain, d’une rencontre européenne sous un format élargi. Des renforts militaires venus d’Allemagne, de Pologne, de Scandinavie, de France et même d’Ukraine sont présents à Copenhague. Les Etats-Unis ont, eux aussi, envoyé du matériel antidrones.
Les récents signalements de drones à travers le Danemark ont entraîné la fermeture de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague. Leur origine reste jusqu’à présent inconnue mais les autorités danoises n’ont pas tardé à incriminer la Russie, déjà accusée d’être derrière l’incursion d’une vingtaine de drones dans le ciel polonais au début de septembre et de trois avions de combat dans l’espace aérien estonien quelques jours plus tard.
Les Vingt-Sept vont dans ce contexte discuter des moyens de renforcer la défense de leur continent. L’UE veut donner la priorité à quatre projets phares : défense de l’espace, renforcement de son flanc est, défense antimissiles et « mur antidrones ».
La Commission européenne a mis à disposition des Etats membres 150 milliards de prêts, entièrement souscrits, dont 100 milliards par les pays dits de « la ligne de front », géographiquement proches de la Russie, comme la Pologne ou les pays baltes.
Le rendez-vous de Copenhague doit aussi être l’occasion de trouver des sources pérennes de financement pour l’Ukraine au moment où les perspectives de paix semblent s’éloigner et le soutien financier américain se tarit. Avec nombre d’Etats membres en difficultés budgétaires, l’idée d’une meilleure utilisation des avoirs russes gelés en Europe a refait surface.
Quelque 210 milliards d’euros d’avoirs de la banque centrale russe auprès d’Euroclear, une institution financière qui a son siège à Bruxelles, sont immobilisés depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Redoutant des turbulences sur les marchés, beaucoup de pays refusent catégoriquement qu’ils soient saisis. Mais ils ne sont, en revanche, pas opposés à leur utilisation pour financer un prêt à l’Ukraine, que la Commission européenne a chiffré à hauteur de 140 milliards d’euros.
L’UE sera alors en dette auprès d’Euroclear, qui sera toujours détenteur de ces avoirs. Kiev ne remboursera que si la Russie accepte de payer des réparations de guerre. Et si Moscou s’y refuse, les sanctions, et donc l’immobilisation de ces avoirs, seront maintenus, selon un document de travail mis sur la table des Vingt-Sept.
Bruxelles veut aussi encourager l’Ukraine dans ses efforts pour rejoindre l’UE. Les négociations sont actuellement bloquées par la Hongrie.