

Chicago est plus que jamais dans le viseur de Donald Trump. Alors le président américain menace d’envoyer la garde nationale dans la troisième plus grande ville des Etats-Unis pour rétablir un ordre qu’il considère comme défaillant, son administration a annoncé, lundi 8 septembre, le lancement d’une opération de la police fédérale de l’immigration (ICE).
Cette campagne baptisée « Midway blitz », va « cibler les immigrés illégaux criminels qui terrorisent les Américains » de l’Illinois – dont fait partie Chicago –, explique le ministère de la sécurité intérieure (DHS) dans un communiqué. Elle « ciblera les pires des pires immigrés illégaux criminels à Chicago », affirme une porte-parole du DHS, Tricia McLaughlin.
Celle-ci accuse J. B. Pritzker, le gouverneur démocrate de cet Etat du nord du pays, de « libérer des membres de gang, des violeurs, des kidnappeurs et des trafiquants de drogue dans les rues de Chicago depuis des années, mettant en danger la vie des Américains et en faisant un repaire de criminels ».
Le communiqué du ministère liste le profil d’une dizaine d’hommes, photos à l’appui, présentés comme ayant commis de multiples crimes mais ayant été libérés par les autorités locales.
« Je veux aider les habitants de Chicago, pas leur faire de mal »
Donald Trump a déployé les soldats de la garde nationale à Los Angeles, au mois de juin lors de manifestations contre les interventions de l’ICE en Californie. Il a fait de même en août à Washington, jugeant que la capitale fédérale, comme d’autres mégapoles tenues par les démocrates, était « rongée » par la criminalité. Les élus locaux de Chicago s’opposent fermement à une telle intervention militaire dans la ville.
« Six personnes ont été tuées à Chicago ce week-end, douze autres ont été blessées par balle et se trouvent dans un état grave. (…) Le gouverneur Pritzker vient de dire qu’il ne voulait pas d’aide du gouvernement fédéral. POURQUOI ??? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez ce type ? », a attaqué, lundi, Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
« Je veux aider les habitants de Chicago, pas leur faire de mal. (…) On peut agir rapidement et mettre un terme à cette folie. La ville et l’Etat n’ont pas été capables de faire le travail. Les habitants de l’Illinois devraient se mobiliser et EXIGER DES MESURES DE PROTECTION. LA SITUATION NE VA FAIRE QU’EMPIRER !!! », s’est aussi exclamé le président républicain.
Rhétorique ultra-violente
Donald Trump a adopté au cours du week-end une rhétorique ultra-violente contre la métropole du nord du pays, qu’il qualifie de « trous à rats » ou encore de « capitale mondiale du meurtre ».
« Chicago va comprendre pourquoi ça s’appelle le département de la guerre », a-t-il menacé sur Truth Social, citant la nouvelle appellation donnée, par décret, au département de la défense. Son message était accompagné d’une image, visiblement générée par intelligence artificielle, le montrant en tenue militaire sur fond d’incendie et d’hélicoptères volant dans le ciel orange de Chicago, avec la mention « Chipocalypse Now ». Une référence directe à Apocalypse Now, fameux long-métrage de Francis Ford Coppola sur la guerre du Vietnam.
« Ces mesures ne renforcent pas notre sécurité. Elles sont un gaspillage d’argent et alimentent la peur », a déploré, dans un communiqué, le sénateur de l’Illinois, Dick Durbin.