

Des drones non identifiés ont été observés au-dessus de la plus grande base militaire du Danemark vendredi soir, a annoncé, samedi 27 septembre, la police, après plusieurs survols d’aéroports survenus cette semaine dans le pays nordique.
« Je peux confirmer que nous avons eu un incident vers 20 h 15 qui a duré plusieurs heures. Un ou deux drones ont été observés à l’extérieur et au-dessus de la base aérienne » de Karup, a déclaré l’officier de police Simon Skelsjaer à l’Agence France-Presse (AFP).
« Nous ne les avons pas abattus », a-t-il expliqué, précisant que la police ne pouvait émettre de commentaire sur l’origine de ces drones. La police coopère avec l’armée dans le cadre de son enquête, a-t-il ajouté. La base de Karup partage ses pistes avec l’aéroport de Midtjylland, qui a été brièvement fermé, mais aucun vol n’a été affecté car aucun vol commercial n’était prévu, a dit M. Skelsjaer.
« Attaques hybrides »
La première ministre danoise, Mette Frederiksen, avait affirmé, jeudi, que le Danemark avait été victime d’« attaques hybrides » ces derniers jours, faisant référence à une forme de guerre non conventionnelle.
Les enquêteurs n’ont pas réussi à identifier pour le moment les responsables, mais le ministre de la défense danois, Troels Lund Poulsen, a déclaré jeudi que ces vols semblaient être « l’œuvre d’un acteur professionnel ». Mme Frederiksen a, elle, pointé du doigt la Russie. « Il y a un pays qui représente une menace pour la sécurité de l’Europe, et c’est la Russie », a-t-elle dit.
Moscou a rejeté « fermement » jeudi toute implication dans les incidents danois. Son ambassade à Copenhague les a qualifiés de « provocation mise en scène » dans un message publié sur les réseaux sociaux. Le ministre de la justice danois, Peter Hummelgaard, a estimé en début de semaine que l’objectif de ces attaques était « de semer la peur, de créer des divisions et de nous effrayer ».
Ces incidents interviennent une semaine après l’annonce par le Danemark de l’acquisition, pour la première fois, d’armes de précision à longue portée pour pouvoir frapper des cibles lointaines, jugeant que la Russie représenterait une menace « pour les années à venir ». M. Hummelgaard a déclaré que Copenhague allait également acquérir de nouvelles capacités de détection et de neutralisation de drones.
Les ministres de la défense d’une dizaine de pays de l’Union européenne ont convenu vendredi de faire de la mise en place d’un « mur antidrones » une priorité. Le commissaire européen à la défense, Andrius Kubilius, a appelé l’Europe à tirer les leçons du conflit en Ukraine et mettre rapidement en place des défenses antidrones. « Nous devons agir rapidement », a dit M. Kubilius à l’AFP dans une interview. « Et nous devons agir en tirant toutes les leçons de l’Ukraine et en construisant ce mur antidrones ensemble avec l’Ukraine. »
Copenhague accueillera mercredi et jeudi un sommet européen réunissant les chefs de gouvernement. Vendredi, la capitale danoise a annoncé avoir accepté l’offre de la Suède de fournir sa technologie antidrones afin de garantir le bon déroulement de la réunion.