La nouvelle qualification pénale d’« homicide routier » adoptée par les députés

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La route départementale D16, dans l’Aude, en France.

Perturbé par la dissolution de l’Assemblée nationale, le texte voté en janvier 2024 et proposant la création d’une nouvelle qualification d’homicide routier dans le code pénal a repris son chemin parlementaire.

Initiée par le député Les Républicains, Eric Pauget, et l’ancienne députée macroniste, Anne Brugnera, la proposition de loi, soutenue par le gouvernement, a été de nouveau adoptée, mardi 3 juin, par les députés, avec 194 voix pour et 6 contre.

« On sort du côté binaire “involontaire, volontaire” », a avancé M. Pauget mardi, défendant une « meilleure qualification juridique [et] sémantique qui permettra de mieux juger » les auteurs des accidents ayant causé la mort ou blessé une personne, avec un véhicule à moteur.

Le terme juridique « involontaire » parfois « inacceptable »

« Lorsque quelqu’un a volontairement consommé de l’alcool, de la drogue, volontairement participé à un rodéo urbain (…) et que derrière il y a un accident, pour les victimes et pour les familles le terme juridique “involontaire” est inacceptable », a-t-il argué en défense du texte, qui liste une série de circonstances aggravantes.

Une modification « avant tout symbolique » pour la députée Horizons, Béatrice Piron, soulignant que les « quantums de peines encourues » restent inchangés. « Mais les symboles sont importants », a-t-elle défendu.

« C’est une loi qui vise à réconcilier avec l’institution judiciaire, parfois rejetée par ceux qui considèrent que la qualification recouvre une forme de clémence à l’égard des auteurs d’accidents mortels », a estimé Hervé Saulignac (Parti socialiste).

Examen médical

La France insoumise s’est divisée entre contres et abstentions. « Cette loi n’est pas demandée par les juges, elle n’est pas demandée par les avocats », a ainsi déclaré Rodrigo Arenas, estimant qu’il serait « hypocrite de faire croire aux familles de victimes que cette loi va arranger les choses ».

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Un autre article érige en délit le dépassement d’au moins 50 km/h de la vitesse autorisée, ambitionnant de punir plus directement l’infraction sans attendre une éventuelle récidive, avec des peines de trois mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende, et des peines complémentaires comme l’annulation du permis.

En cas d’homicide ou de blessures routiers, un examen médical serait obligatoire pour l’auteur, à ses frais, et dans les 72 heures (sauf si son état est incompatible) pour déterminer notamment son aptitude à conduire.

Le texte devra désormais retourner au Sénat, M. Pauget espérant une adoption sans modifications, qui entérinerait ainsi la loi.

Le Monde avec AFP

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